Réouverture des écoles, collèges, lycées : les analyses de SI.EN Unsa et de la FNEC-FP FO
Paru dans Scolaire le mardi 14 avril 2020.
"Il ne suffira pas d’appuyer sur le bouton 'reprise' pour que la machine Éducation nationale se remette en marche comme si de rien n’était", indique Patrick Roumagnac dans un communiqué. Le secrétaire général du syndicat UNSA des inspecteurs de l'Education nationale estime que, le 11 mai, "il n’y aura pas de libération, mais une avancée prudente dans un monde perçu comme potentiellement menaçant". Certes tous espèrent "une reprise des cours" mais "comment comprendre l’annonce de la réouverture des écoles, des collèges et des lycées, quand tant d’autres pans de notre système social resteront fermés" ? Et les inspecteurs veulent "savoir comment la sécurité sanitaire pourra être assurée" avant de s'engager "sur l’analyse des conditions pédagogiques de la reprise de l’enseignement". Il faudra en effet gérer une situation marquée par le creusement des écarts entre les élèves, et la réflexion devra être "partagée entre tous les acteurs de la formation", enseignants, partenaires et parents.
Patrick Roumagnac pense aussi aux "corps d’encadrement (qui) ne sont pas moins épuisés et troublés par le contexte que l’ensemble du corps social". Dans ces conditions, ils refusent de "céder (aux) exigences déraisonnables de certains responsables qui voudraient être en mesure d’actualiser (les) données selon des fréquences impossibles à satisfaire", ni de "remplir des tableaux de chiffres". Les inspecteurs de l’Éducation nationale n'ont pas non plus à contrôler ni à organiser l'accueil des enfants de personnels soignants durant les vacances, fait-il valoir.
La FNEC ne comprend pas non plus "comment comprendre que les restaurants restent fermés, et que les rassemblements soient toujours interdits alors que les établissements scolaires devront réouvrir". La fédération FO de l'enseignement indique que "la colère est encore montée d’un cran" après la déclaration du président de la République hier 13 avril, et après celle du MEDEF disant sa satisfaction. Mais "comment observer une distanciation sociale dans des classes de 30 voire 35 élèves" ? L'organisation syndicale ajoute qu'elle "a fait adopter un avis au CHSCT ministériel le 3 avril demandant un dépistage généralisé aux personnels et aux élèves comme préalable à toute reprise d’activité".