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Bac : et si on adoptait définitivement les modalités exceptionnelles de validation via le contrôle continu ? (Charles Hadji, université Grenoble Alpes)

Paru dans Scolaire le lundi 06 avril 2020.

Et si on faisait le choix du "contrôle continu simple" pour le bac, sans épreuves nationales et terminales, de manière définitive, qui prendrait en compte les résultats obtenus tout au long d'une année scolaire, voire d'un cycle ? C'est l'idée que défend, dans un article paru sur le site The Conversation hier dimanche 5 avril 2020, le professeur honoraire en sciences de l'éducation, Charles Hadji (université Grenoble Alpes). Son analyse fait suite aux décisions prises par Jean-Michel Blanquer le 3 avril dernier concernant les nouvelles modalités du bac, dans le contexte de crise sanitaire et de fermeture des établissements (lire ici). "C'est sans doute un choix judicieux dans les circonstances actuelles, pour des raisons tenant à la santé, à la sécurité, et à la logistique", écrit le chercheur. Mais, estime-t-il encore, il est peut-être temps "de faire de ce choix, aujourd'hui contraint par les circonstances, un choix réfléchi, et volontaire".

Choix "réfléchi" car, pour le chercheur, il y a déjà matière à s'interroger sur la logique qui consiste à mesurer un niveau de connaissances et de compétences censé être acquis à la fin des études secondaires, en s'appuyant sur une seule épreuve terminale par discipline. En effet, il est "difficile de dire avec certitude, sur une seule épreuve, si, oui ou non, une connaissance, ou une compétence, sont maîtrisées, d'une façon générale, et pérenne", écrit-il, alors qu'en revanche, elles "peuvent se manifester de façon plus claire et indiscutable tout au long de l'année, à l'occasion d’épreuves, plus variées, et plus ouvertes". Il souligne d'ailleurs à cet endroit que le monde du supérieur l'a bien compris, puisque grandes écoles et universités choisissent leurs futurs étudiants "avant qu'aient été passées les épreuves terminales du bac".

Autre argument, "les épreuves terminales provoquent aussi des ruptures d'égalité" (alors que c'est un effet que l'on attribue plus souvent au contrôle continu). Ne serait-ce que par "l'inévitable pluralité des correcteurs", "différents d'une ville, et d'une région, à l'autre", ce à quoi on pourrait ajouter les dimensions "couperet", "loterie", "stress"... Le chercheur estime d'ailleurs que le bac tel qu'il a été pensé dans la réforme était "bien un vrai bac" puisqu'en associant un contrôle terminal et national à un contrôle continu spécifique, avec des épreuves locales, il permettrait de lutter contre ces "effets indésirables". 

L'article complet "Bac 2020 : a-t-on fait le bon choix ?" sur le site de The Conversation (ici)

Camille Pons

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