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Formation des enseignants : les INSPE travaillent mais posent des questions pour la suite

Paru dans Scolaire le jeudi 02 avril 2020.

Les INSPE sont au travail, a fait savoir le réseau des "instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation" qui avait organisé, ce 2 avril une visio-conférence de presse pour "faire un point" sur la situation. Les enseignants stagiaires assurent le suivi à distance de leurs élèves avec leurs deux référents. Ils constituent pour leurs formateurs "un public un peu privilégié", étudiants en M1 et stagiaires en M2 ayant déjà pour la plupart une bonne pratique des outils numériques, même si certain.e.s, de jeunes mères isolées par exemple, peuvent être en difficulté. Quant aux formateurs, ils ont déjà eu l'occasion de réfléchir aux pratiques de classe inversée ou de classe virtuelle, font valoir Ludovic Morge (Clermont-Auvergne), Mario Cottron (Poitiers) et Alain Frugière (Paris), tous trois vice-présidents du réseau.

Se pose toutefois la question de l'évaluation. En ce qui concerne le mémoire en M2, qui suppose la mise en perspective d'un ancrage théorique fondée sur des données recueillies sur le terrain, il faudra nécessairement "revoir les exigences" puisque les stagiaires n'ont eu que sept mois, 70 % de la durée théorique de leur stage, en classe. Toutefois, certains pourraient réorienter leur travail pour y inclure des données sur l'enseignement à distance considéré comme un révélateur de problèmes peu visibles en temps ordinaire. "On voit déjà qu'il faudra dans les années à venir, davantage prendre en compte l'individualisation des apprentissages et la proximité avec les familles."

Les concours sont nécessairement remis à plus tard. Le réseau travaille sur un scenario sans changement, avec résultats cet été, mais suggère, si ce n'est pas possible, que les écrits aient lieu au mois d'octobre (sauf pour ceux qui ont pu avoir lieu avant le confinement), ce qui permettrait que les lauréats commencent leur stage au 1er trimestre 2021, tandis que les stagiaires actuels seraient prolongés jusqu'en décembre. En admettant en effet que le confinement prenne fin à la mi mai, le retour à la normale ne sera pas facile et ne permettra pas que les inspections se fassent dans de bonnes conditions. Un tel calendrier éviterait de plus d'avoir deux populations de stagiaires à gérer simultanément.

Au-delà des problèmes posés cette année, le réseau s'interroge sur la réforme à venir, avec déplacement du concours en fin de M2. Sa mise en oeuvre à la rentrée 2021 suppose que les maquettes et les formations soient accréditées au mois de novembre de cette année, et que de premières versions soient prêtes fin juillet. Elles doivent être élaborées en concertation avec les présidents d'université et les directions du ministère, et elles ne peuvent l'être qu'en référence aux modalités du concours, et en fonction des conditions de l'alternance, uniquement en M2 ou aussi en M1 ? "Sur le 1er degré, nous avons déjà des éléments, mais pas pour le 2nd degré." Le réseau demande un report des échéances de quelques semaines ou de quelques mois.

Interrogé sur les nominations des directeurs d'INSPE, le réseau indique que sur les 21 qui étaient à renouveler, les nominations devant intervenir au mois de janvier, seules 12 ont été prononcées, avec partout confirmation de l'administrateur provisoire, sauf à Nice où il n'était pas candidat. La situation est "délicate" pour les administrateurs provisoires, leur légitimité étant affaiblie, surtout s'ils ne sont pas candidats à leur succession.

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