Le ministre ne doit pas faire monter la pression pendant les vacances, estiment les syndicats unanimes
Paru dans Scolaire le jeudi 02 avril 2020.
Pour une intersyndicale quasi exhaustive, "l’heure est à prendre soin de sa santé sans ajouter de la culpabilité, c’est pourquoi les exigences ministérielles doivent être réorientées". Les fédérations et syndicats de l'Education nationale CGT Educ'action, FAEN, FNEC-FP FO, FSU, SGEN-CFDT, SNALC, SUD-éducation, UNSA-éducation, auxquels se joint la FCPE ont adressé hier 1er avril à Jean-Michel Blanquer une lettre ouverte pour lui demander d'affirmer "clairement aux enseignant-es comme aux familles, que les vacances scolaires doivent être un temps de repos et de coupure".
Les organisations syndicales s'inquiètent notamment d'une annonce du ministre concernant "la mise en place, pendant cette période (des vacances), d'un programme de soutien scolaire divisant ainsi les élèves en deux catégories, celles et ceux qui auraient besoin de se reposer et celles et ceux qui auraient besoin de remédiation". Or "tous les élèves, parents d’élèves et personnels ont droit aux vacances et en ont besoin. Les parents d’élèves demandent à ce que s’arrête la pression qui s’exerce sur eux et leurs enfants (...). L’heure est à prendre soin de sa santé sans ajouter de la culpabilité."
En effet, "marteler qu’il faut faire de la remise à niveau à distance pour certains élèves, c’est entretenir l’idée que l’objectif reste d’avancer vers l’acquisition de nouvelles notions", alors que certains élèves "ont des difficultés qui ne peuvent être dépassées que par un accompagnement spécifique et en présentiel" et que certaines familles n’ont pas la possibilité de soutenir leurs enfants. Pour les signataires, "il s’agit avant tout de maintenir le lien avec les élèves et les familles pour les rassurer et les accompagner" et de ne pas "creuser davantage les inégalités".
C'est pourquoi "il ne doit pas y avoir de prise en compte d’évaluations qui auraient eu lieu pendant la période de confinement, ni au retour de celle-ci sur ce qui aurait été étudié dans cette période (...). A la reprise, tous les éléments de programme seront repris en tenant compte de ce temps suspendu (...). Faisons confiance aux équipes pour maintenir le lien éducatif avec leurs élèves et les familles." C'est du moins ce que les organisations syndicales voudraient entendre leur ministre dire.