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Concours de l'enseignement : vers un possible recours, à la rentrée prochaine, à des admissibles à l'écrit qui seraient recrutés en tant que contractuels ?

Paru dans Scolaire le dimanche 29 mars 2020.

Si le report des concours de recrutement à juin ou juillet a d'ores et déjà été acté par le ministre de l'Éducation nationale le 24 mars dernier (lire ici), leur organisation devra faire, comme pour les examens au secondaire ou encore le rattrapage des programmes, l'objet de questionnements, compte tenu des délais restreints dans lesquels ils pourraient se tenir. La questions des concours a d'ailleurs été évoquée par Jean-Michel Blanquer lorsqu'il a échangé par visio-conférence, les mardi 24 et mercredi 25 mars 2020, avec les syndicats de l'Éducation nationale. Si le ministre n'a pour l'instant pas sollicité ces derniers pour faire des propositions concernant d'éventuelles nouvelles modalités d'organisation de ces concours comme il a pu en revanche le faire pour les examens du secondaire, il a néanmoins, selon Stéphane Crochet, le secrétaire général du SE-UNSA, affirmé avoir "la volonté de recruter le nombre prévu de stagiaires à la rentrée". Et, dans le cas où les épreuves ne pourraient être achevées pour tous, avancé aussi l'idée, qui avait déjà été mise en œuvre quelques années auparavant, de recruter, pour remplir les postes ouverts aux concours, des admissibles à l'écrit, qui seraient contractuels durant un an avant de pouvoir passer leurs épreuves orales l'année suivante.

Une solution à laquelle le SNES-FSU n'est pas du tout favorable. Parce que ces admissibles seraient "jetés dans le bain sans formation", observe la secrétaire générale du syndicat, Frédérique Rolet, qui rappelle que c'est durant la première année, en tant que stagiaire, qu'lis acquièrent "l'expérience du geste professionnel en étant à mi-temps en classe". "Et pour quels salaires ?", pose encore la secrétaire générale.

Vers de nouveaux formats d'épreuves pour les concours de recrutement ?

Les syndicats évoquent déjà des pistes sur lesquelles ils estiment qu'il faudra travailler, les délais d'organisation de ces concours apparaissant de toute façon "très courts" pour maintenir leur organisation sur le schéma traditionnel. Ce, notamment, parce qu' "il y a beaucoup de candidats et il faut du temps pour les corrections des écrits pour l'admissibilité", souligne Frédérique Rolet. Son alter ego du SE-UNSA, Stéphane Crochet, rappelle de son côté le poids "très lourd" du concours de professeurs des écoles et observe que les délais pourraient même être encore davantage restreints, car "on ne sait pas non plus quelle sera la situation sanitaire en juin". La situation pose dès lors, selon lui, comme pour les examens du bac, la question de faire éventuellement évoluer les formats d'épreuves "pour faire rentrer tout ça dans un calendrier plus restreint". Frédérique Rolet évoque de son côté l'idée de supprimer éventuellement des épreuves.

La question des personnels précaires, dont le sort inquiète pour ceux dont le contrat arrive à terme durant cette période de confinement, a également été évoquée durant ces échanges en visio avec le ministre. Selon Frédérique Rolet, le ministre aurait donné l'assurance que "tous ceux qui arrivent actuellement en fin de contrat - ceux qui remplacent par exemple des enseignantes en congé maternité - seraient automatiquement renouvelés, afin que tout le monde puisse être payé jusqu'à la fin de la crise". Le SNETAA se dit aussi attentif à ces risques de ruptures de contrats. Une attention d'autant plus légitime que l'enseignement professionnel compte beaucoup de contractuels, environ 8000 enseignants, selon le secrétaire général du syndicat, Pascal Vivier.

Camille Pons

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