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Coronavirus : Jean-Michel Blanquer demande aux syndicats de faire des propositions de scénarios pour l'organisation du bac

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 27 mars 2020.

"On ne touchera pas aux vacances d'été." C'est ce qu'a affirmé Jean-Michel Blanquer aux syndicats avec qui il a échangé, à tour de rôle, entre ce mardi 24 mars et ce mercredi 25 mars 2020 en visio-conférence, selon les informations obtenues par ToutEduc. Ces "rencontres" en visio-conférence ont été l'occasion de faire un état des lieux avec chacun des syndicats et d'envisager les suites dès lors que le confinement serait levé, confinement qui sera "vraisemblablement long" mais dont on ne sait pas si ce sera jusqu'à début mai, fin mai, ou plus, confirment les syndicats. Les syndicats ont notamment été sollicités à cette occasion par Jean-Michel Blanquer pour faire remonter des propositions, dès le début de la semaine prochaine, pour l'organisation du bac. Ce travail doit consister à "bâtir différents différents scénarios selon la durée possible du confinement, qu'il dure jusqu'à début mai ou fin mai", explique la secrétaire générale du SNES-FSU, Frédérique Rolet, "reçue" en visio-conférence le mardi 24 mars. Jean-Michel Blanquer a fait cette demande sur la base de trois scénarios qu'il envisage, rapporte encore la secrétaire générale du SNES-FSU : garder le bac comme prévu, tout passer en contrôle continu, ou trouver une solution mixte. Selon Stéphane Crochet, le secrétaire général du SE-UNSA, "le ministre souhaiterait pouvoir arrêter un scénario d'ici deux semaines".

L'organisation du bac - tout comme des BTS d'ailleurs - est en effet l'une des priorités sur lesquelles doivent travailler les syndicats avec le ministère. "C'est le gros questionnement, car il faut que les élèves aient leur diplôme", commente Stéphane Crochet. "Or, on voit bien que le confinement va durer et qu'il ne va pas être possible de le passer avec les sujets déjà prêts, alors que l'on risque un mois à un mois et demi de manque."

Bac : faut-il tout passer au contrôle continu ou adapter les épreuves ?

Du côté du SNES-FSU, "on n'est pas pour l'idée d'un contrôle continu tous azimuts", auquel on préfère la "solution mixte" évoquée par le ministre, "sauf si le bac peut se tenir normalement", commente encore Frédérique Rolet qui évoque plusieurs types d'aménagements possibles : "alléger le programme d'un tiers et on avertit les élèves, début mai maximum, qu'ils ne seront interrogés que sur tel ou tel chapitre, ce qui soulagera aussi leurs révisions" ; voir si on peut basculer certaines épreuves prévues à l'écrit à l'oral, car c'est "moins lourd à organiser et plus rapide car il n'y a pas toutes les corrections derrière", et, pour les disciplines dont les coefficients sont les plus faibles, "demander peut-être des contributions sur dossier" ; proposer plusieurs sujets pour chaque écrit, car les enseignants n'auront pas tous abordé les mêmes notions.

Délivrer le diplôme en s'appuyant sur le contrôle continu apparaît à l'inverse l'option la plus adaptée pour le SE-UNSA. En prévoyant néanmoins des dispositifs, comme "des épreuves de rattrapage - des oraux par exemple - pour ceux dont le contrôle continu n'a pas été jusqu'à maintenant satisfaisant". Position assez partagée par Catherine Nave-Bekhti, la secrétaire générale de la fédération des SGEN-CFDT, pour qui les examens "peuvent être assez largement validés sur contrôle continu et sur dossier".

"Pour une fois, il faudrait sortir avec une position commune et qui aurait l'adhésion de la profession", espère néanmoins Stéphane Crochet. "Que nous soyions nombreux à partager un consensus. Il ne devrait pas y avoir de position dogmatique : nous ne sommes pas sur la construction d'une réforme, mais sur la recherche de solutions pour parer une situation exceptionnelle."

Moins d'urgence pour le DNB

Concernant les délais dans la procédure Parcoursup, ils pourraient faire aussi l'objet de réflexions. Stéphane Crochet ne voit pas de son côté de frein à ce qu'elle se poursuive. Néanmoins, il souligne qu'il faudra "porter une attention particulière à ceux qui ne se débrouilleraient pas tout seuls car on peut moins facilement les accompagner".

Le DNB (Diplôme national du brevet) fera certainement l'objet d'un travail de réflexion également, même si l'urgence n'est pas là, tempère le secrétaire général du SE-UNSA, qui souligne que, non seulement "il arrive tard, fin juin", mais aussi qu' "il n'y a pas du tout le même enjeu, car il ne conditionne pas la poursuite d'études". Pour lui, le contrôle continu serait aussi une solution pour le valider.

Du côté de l'enseignement professionnel, l'une des principales craintes porte sur les manques concernant les gestes professionnels avec l'arrêt des stages en entreprises. Se pose aussi la question de savoir comment faire pour ceux qui n'auront pas pu passer tous leurs CCF (contrôles en cours en formation) qui comptent pour 15 à 20 % dans l'obtention des diplômes qui complètent le contrôle terminal (épreuves ponctuelles pour lesquelles il faudra aussi "vérifier que les sujets ont bien été traités par les élèves"). Pascal Vivier, le secrétaire général du SNETAA-FO, indique que le syndicat doit revenir sur toutes ces questions dès le début de la semaine prochaine, notamment avec l'IGEN Marc Foucault, qui pilote la transformation de la voie professionnelle. Pour lui, il est possible d'imaginer "la possibilité de passer moins de CCF" tout en faisant attention à ne pas "dévaloriser le diplôme".

Camille Pons

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