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Les enseignants français aiment leur collège, pas toujours leur métier (DEPP)

Paru dans Scolaire le lundi 23 mars 2020.

"Les enseignants français expriment une forte satisfaction s’agissant de l’exercice du métier au quotidien", puisque neuf sur dix d'entre eux "déclarent être satisfaits de leur action au sein de leur collège et rapportent aimer y travailler". C'est l'un des résultats de l'enquête Talis 2018, pour laquelle ont été interrogés quelque "3000 enseignants de collège en France, 150 000 dans le monde."

La DEPP, qui en présente les résultats pour la France ajoute que "leur ressenti est comparable à celui de leurs pairs européens, sauf pour un item portant sur le souhait de mobilité: 26% des enseignants français souhaiteraient changer d’établissement si c’était possible (contre 18% pour la moyenne UE)." Mais les difficultés liées aux affectations et mutations n'empêchent pas 80 % des enseignants (contre 64% dans l’UE) de porter "un jugement positif sur les termes de leur contrat de travail (hors salaire) et leur statut".

Les 25 % des enseignants français les plus satisfaits "rapportent exercer dans des collèges favorisant l’implication des personnels dans les processus décisionnels et leur autonomie (...). Au moins 3 enseignants français sur 5 décrivent leur collège comme un lieu collaboratif (...). Ces taux sont en deçà des moyennes observées dans l’UE." Les enseignants du privé ont davantage "une culture de partage des responsabilités" mais sont moins souvent "impliqués dans les décisions de l’établissement". Les enseignants exerçant dans les communes rurales sont "plus nombreux à affirmer que la plupart des enseignants du collège s’entraident pour mettre en œuvre de nouvelles idées (84% contre 72% en milieu urbain)." Les enseignants exerçant en éducation prioritaire "sont 8 sur 10 à porter un regard positif sur leur travail" mais 40% aimeraient changer d’établissement et "seuls 65% des enseignants déclarent que leur collège est un lieu de travail agréable (contre 80 % pour la moyenne nationale)".

Les enseignants les plus satisfaits sont aussi ceux qui font état "d’une plus grande capacité à exercer leur liberté pédagogique", "à choisir la quantité de devoirs à la maison à donner" et ils échangent ou développent du matériel pédagogique avec leurs collègues.

Mais le service statistique de l'Education nationale note aussi des points négatifs : "la France se situe en dessous de la moyenne européenne s’agissant de la participation à des activités de formation continue en groupe, de la mise en œuvre de pratiques de notation concertées entre collègues et du fait de faire cours à plusieurs dans la même classe (...). Un tiers des enseignants déclarent que leur métier a un effet négatif sur leur santé mentale (soit 1,5 fois plus que pour la moyenne UE) ou sur leur santé physique (soit deux fois plus que pour la moyenne UE)." Les sources de stress sont le maintien de la discipline, le respect des nouvelles exigences des autorités et, dans le privé, la trop grande quantité de devoirs à corriger. Les enseignants français "associent également à leur métier un faible niveau de prestige", ils ne sont pas toujours satisfaits de leur choix de carrière, et plus de 2 sur 10 "se demandent s’ils n’auraient pas mieux fait de choisir une autre profession", surtout ceux qui ont davantage d'ancienneté.

La note d'information "Caractériser les environnements de travail favorisant la satisfaction professionnelle des enseignants: les apports de l’enquête Talis 2018" ici

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