Scolaire » Actualité

Coronavirus : des réactions syndicales contrastées

Paru dans Scolaire le dimanche 15 mars 2020.

Les réactions des organisations syndicales aux annonces du ministre de l'Education nationale et à la publication de la circulaire du 13 mars sur "la mise en oeuvre de la continuité des apprentissages" dans le cadre "de le fermeture aux élèves de tous les écoles et établissements" et de la lutte contre l'épidémie varient de la compréhension à la colère.

Dans un communiqué commun, la CGT Educ'action, la FSU, FO, le SNALC, SUD et la FAEN disent leur "stupéfaction" et leur "consternation" après les propos tenus hier 14 mars par le ministre (ici), "contradictoires avec le discours tenu hier aux organisations syndicales et appelant à privilégier le télétravail, la présence physique dans les établissements scolaires devant être réduite au strict nécessaire". Or il a évoqué devant la presse la présence d’ "une moyenne de la moitié des personnels en permanence" dans les établissements (...). Si le ministre s’en tenait à ces injonctions, les personnels pourraient être amenés à user légitimement de leur droit de retrait". 

Le SNES appelle les enseignants "à ne pas (se) rendre dans (leur) établissement, sauf si cela est indispensable." Elèves et parents ne pouvant se rendre dans les établissements, "les conseils de classe ne peuvent se tenir en présentiel dans l’établissement". Pour le syndicat FSU du 2nd degré, ils doivent se tenir à distance, par visioconférence éventuellement, ou être reportés, ce qui vaut aussi pour les conseils d'administration.

Pour le SNUIPP, son homologue du 1er degré, la décision de fermer les écoles "est une bonne mesure (...), encore faut-il qu’elle soit organisée (...)."

Le SE-UNSA note que, depuis jeudi, "les consignes se sont suivies et se sont bousculées", mais qu' "on en arrive enfin à prioriser les consignes aux personnels pour faire coexister en première urgence les objectifs sanitaires valables pour tous, la protection des personnels et l’accueil des enfants de soignants". Le SE déduit des déclarations ministérielles "qu’il arrivera que le 'service d’accueil minimum' ne puisse pas se mettre en place" et que "que toutes les réunions d’équipes en présentiel qui avaient été prévues n’ont plus lieu d’être". Il ajoute que, "pour affronter la crise, l’Éducation nationale comme le pays a besoin que l’on préserve sa cohésion".

Le SGEN-CFDT procède à une analyse de la circulaire : "Sur la présence dans l’école ou l’établissement : Il n’y a pas d’obligation mais une possibilité de venir travailler dans l’école ou l’établissement", les directeur.trice.s d'écoles primaires "doivent pouvoir être joint.e.s (...) par les parents et les autres enseignants" alors que les chefs d’établissement du 2nd degré "organisent une permanence physique entre les membres de l’administration", les conseils de classe "peuvent être organisés en présentiel ou en audio ou visioconférence (...) La circulaire est assez souple pour permettre aux collectifs de travail de s’en emparer (...). Elle permet aussi de s’opposer à la mise en place de systèmes qui visent plus à un contrôle tatillon qu’à un objectif d’efficacité."

SUD éducation "appelle les personnels à ne pas risquer de se rendre sur les lieux de travail sauf absolue nécessité" et dénonce "les lubies scandaleuses de certain-e-s chef-fe-s d’établissements zélé-e-s". L'organisation syndicale appelle "les personnels à exercer massivement leur droit de retrait (...) là où la hiérarchie voudrait les faire venir coûte que coûte".

Le SNALC "est dans un état d'incompréhension et de colère qu'il n'a jamais atteint", estimant que le ministre a tenu, hier 14 mai en conférence de presse "un discours incompréhensible et irresponsable" puisqu'il a "validé la tenue de réunions pédagogiques au bon vouloir des inspecteurs et des chefs d'établissement" ainsi que "les directives de la plupart des recteurs, qui imposent aux collègues des déplacements réguliers dans des écoles, collèges et lycées vides d'élèves (...)." Le SNALC appelle "l'ensemble des personnels à ne pas se rendre dans leur école, collège, lycée", sauf si leur présence est nécessaire". 

La FNEC constate que "la plupart des décisions sont renvoyées au niveau local" alors que "l’absence de cadrage national a provoqué une grande confusion". La fédération FO de l'enseignement demande "que toutes les réunions convoquées demain (soient) annulées" ainsi que "tous les conseils de classe et réunions d’équipes en présentiels" et que "la présence des personnels se (fasse) sur la base du volontariat". Elle dénonce "des pressions ici et là pour obliger les personnels administratifs à s’organiser pour faire garder leurs enfants" et elle fait valoir qu' "à aucun moment depuis le début de la crise sanitaire le CHSCT ministériel n’a été consulté". Quant au télétravail, il suppose "le volontariat de l’agent, la fourniture de matériel, l’organisation du travail, le décompte du temps de travail" et il ne peut concerner "les personnels qui gardent leurs enfants".

Le secrétaire général du SNETAA adresse un courrier à tous les professeurs de lycée professionnel de son organisation syndicale. Il indique être "en lien chaque jour avec le cabinet du ministre car les directives s’adaptent heure par heure" et regrette "les précipitations souvent locales de chefs d’établissement et de responsables". Il a demandé "de réduire voire d’annuler toutes les réunions en nombre dans les établissements" : "Nous avons été entendus sur cette question (...). Des réunions, courtes, en faible nombre (moins de 6 personnes) peuvent se tenir pour organiser le suivi des élèves." Il appelle les enseignants à travailler "sans contrainte mais sans obstruction", et notamment à mettre en ligne tout ce qui peut l'être pour "assurer une continuité pédagogique". En ce qui concerne les périodes de formation en milieu professionnel, "des textes sont en cours d'élaboration à ce sujet (...). Nous sommes dans une 'économie de guerre' où chaque heure révèle de nouvelles dispositions à prendre."

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →