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Réforme du lycée : l'inspection générale s'inquiète de la survalorisation des enseignements de spécialité et du sort des options

Paru dans Scolaire le vendredi 28 février 2020.

Si "la logique de la réforme" du lycée d'enseignement général est appréciée "notamment de la part des familles et des élèves", "des réserves sont formulées", constate l'inspection générale de l'éducation dans une note de la "mission de suivi" de la réforme dont la synthèse témoigne de fortes inquiétudes. Certes, "la réforme produit une ouverture plus grande que les anciennes séries" et elle est "l’occasion d’un accroissement de l’offre de formation", mais elle "s’accommode de vraies variantes entre académies et entre établissements".

Et surtout, les inspecteurs généraux s'interrogent : "La forte demande des options de mathématiques, tant l’option "mathématiques complémentaires' (...) que celle de 'mathématiques expertes' pour les élèves au profil et au projet explicitement scientifiques (...) pose la question des moyens pour ouvrir ces options" alors que la demande est également forte pour l’option DGEMC (droit et grands enjeux du monde contemporain). Dès lors, quel sort sera fait aux options "d’art, de langue vivante 3 ou encore de langues anciennes" qui "risquent de ne plus pouvoir être financées" ?

Les enseignements de spécialité survalorisés

En ce qui concerne les programmes des EDS (enseignements de spécialité), "considérés comme ambitieux pour les élèves" et qui "mettent même parfois les enseignants en difficulté", la note met au jour un phénomène de survalorisation de ces enseignements "au détriment d’un tronc commun considéré, parce que 'commun', comme bas de gamme". Les enseignants auraient la tentation d'utiliser les EDS "pour imposer un rythme et une exigence démesurée" au risque de voir "se détourner les élèves de certaines spécialités, notamment scientifiques: on n’aurait pas réussi alors à étoffer le vivier des vrais scientifiques."

Si les élèves apprécient le principe des E3C, ils ont l'impression d'être "constamment sous la pression de l’évaluation" tandis qu'il apparaît aux chefs d’établissement "qu’on affirme simplifier le bac alors qu’il se complexifie, générant pour l’institution un surcoût énorme pour un rendement faible". L'IGESR pointe "une confusion entre la logique de la certification (baccalauréat) et la logique de la formation (notes 'balises'), qui devrait être au cœur de la réforme: le poids (effectif ou présumé) des épreuves (E3C) déséquilibre l’ensemble, au détriment de la formation." Et les auteurs ajoutent : "On n’est pas sorti de la notation-sanction."

 L'éducation à l'orientation et l'information peinent à se mettre en place

Ils s'interrogent aussi sur les "tests de positionnement en seconde", considérés "comme peu utiles ou peu utilisables, par la plupart des acteurs", d'autant que la mise en place de l'AP (accompagnement personnalisé) est "très variable". D'ailleurs, la mise en place des 54 heures pour l'orientation "peine à se faire ou à se généraliser". L’éducation à l’orientation "reste un objet théorique" et "les conseils régionaux se mettent en ordre de marche de manière très progressive". Il faudrait pourtant "replacer la réforme du lycée (des lycées) dans les transformations en cours sur les parcours de formation, d’orientation et professionnels, appelés à être plus dé-standardisés, plus personnalisés", et cela tout au long de la vie.

Cette note de 6 pages a été publiée par notre confrère du Café pédagogique, ici

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