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L'enseignement agricole privé voudrait développer l'apprentissage et des formations non agricoles

Paru dans Scolaire le jeudi 27 février 2020.

Pour le CNEAP, la diversification de l’activité des lycées de l’enseignement agricole privé a pour objectif de "répondre aux besoins des territoires". Catherine Debrun-Esparre, secrétaire générale de la FFNEAP (Fédération familiale membre du Conseil national de l'enseignement agricole privé), interrogée par ToutEduc ajoute que la loi Pénicaud "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" rendait cette évolution "obligatoire", elle "implique le développement de nos lycées qui se fera par l’apprentissage, la formation continue, mais aussi les formations petite enfance ou commerciales". Ces projets feraient suite à une réflexion menée avec toutes les parties prenantes avec pour objectif d'assurer la pérennité des établissements.

D’après la FEP-CFDT, "ainsi présenté, l’objectif de diversification de l’activité fait sens mais les moyens envisagés sont plus que discutables car ce sont les personnels qui en font et en feront les frais". Pour Brigitte Cassard, chargée de mission pour l’enseignement agricole privé à la CFDT, également interrogée par Touteduc, la diversification prévue signifie que les enseignants devront assurer des cours aussi bien auprès d’élèves qu’auprès d’apprentis. "Il leur sera demandé d’être à la fois enseignants et formateurs", deux statuts distincts. Or la FEP tient à conserver le statut inscrit dans la loi Rocard (ici) de 1984 qui réformait les relations entre l’État et les établissements d'enseignements agricoles privés. Selon le site du Sénat, dès 1998, il y a eu une volonté de "dépoussiérer" cette loi. (ici, cliquer sur repères). Pour Catherine Debrun-Esparre, "le contrat que nous avons avec l’Etat doit évoluer afin que nous restions compétitifs".

La FEP veut, elle aussi, une évolution de l’enseignement agricole privé., mais celle-ci ne peut se faire contre les personnels. Ce sont les formations initiales offertes qui doivent évoluer. Un groupe de travail ministériel s’est d’ailleurs constitué à ce sujet et la FEP y participe. Brigitte Cassard ajoute que "les établissements perdent des effectifs et risquent de licencier du personnel. Pour éviter cela, il serait bien d’avoir de concertation  à l’intérieur même des établissements, notamment avec le chef d’établissement", tandis que "l’Etat doit prendre position urgemment sur les évolutions telles qu’envisagées par le CNEAP".

C'est que la FEP a un autre grief à l'encontre du CNEAP qui a dénoncé la convention collective pour les personnels non enseignants qui ne sont pas salariés par l'Etat : "Dans 11 mois, ces salariés seront soumis au code du travail qui est moins favorable qu’une convention collective adaptée à leurs métiers. Actuellement, nous n’avons aucune possibilité de négociation. L’arrêté de représentativité a été annulé." Mais Catherine Debrun-Esparre assure qu’ "un accord de substitution est en cours de négociation pour que les défis auxquels font face les lycées soient relevés". 

Le CNEAP regroupe 6 écoles d’ingénieurs, 183 lycées agricoles privés sous contrat et sites de formation, 104 centres de formation continue et 86 CFA. Un lycéen de l'enseignement agricole sur trois est inscrit dans un de ces lycées.

Hélène Cénat

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