Handicap : les annonces d'Emmanuel Macron
Paru dans Scolaire le mardi 11 février 2020.
"Le premier objectif, c’est qu’aucun enfant sans solution de scolarisation ne puisse encore exister au mois de septembre prochain", déclare Emmanuel Macron. Le président de la République intervenait ce 11 février à l'occasion de la "cinquième conférence nationale du handicap".
Evoquant la situation des AESH, les accompagnants d'élèves en situation de handicap, il rappelle les chiffres : "En 2017, il y avait 55 000 accompagnants. Il y en aura 66 000 à la fin de l'année (...) On a mieux formé, on les a sécurisés dans leur statut (... Mais) on a encore sur trop de territoires des accompagnants qui ont des contrats à temps partiel (...) Payé au SMIC, à 22h15, ça ne marche pas. Donc nous devons — État, collectivités locales — faire des vraies plateformes d'emplois (...). Nous devons travailler à la stabilisation de ces personnes, c'est-à-dire à des contrats plus durables dans l'Éducation nationale et un travail avec tous les autres employeurs pour qu'on leur donne au moins 35 heures de travail (...). Le nombre d'enfants qui étaient en attente d'un accompagnant a été divisé par près de deux entre 2018 et 2019. On est passé de 15 000 à 8 000 (...). Maintenant on doit réussir à tomber à 0."
Le président détaille les solutions : "Ce n’est pas forcément un accompagnant pour un enfant", grâce à des partenariats entre l’Éducation nationale et le secteur médico-social, celui-ci travaillant "mieux avec l’école pour que l’enfant qui n’a peut-être pas besoin d’un accompagnant à temps plein puisse aller à l’école parce qu’il y a le bon service qui a été aménagé à côté (...). Et ça veut dire aussi mieux former nos enseignants, c’est pour ça que dès la rentrée prochaine un module handicap sera intégré dans la formation initiale des professeurs des écoles et des enseignants du secondaire. Parce que ce n’est pas donné à tout le monde de savoir aussi accueillir dans une classe un enfant qui a une situation de handicap, qui a des difficultés et que si on forme mieux les enseignants on a dans certains cas pas forcément besoin d’un accompagnant à temps plein parce qu’on sait mieux s’organiser soi-même, on a été formé."
Emmanuel Macron évoque également la question de l’autisme et d'un forfait "diagnostic et intervention" qui "sera étendu jusqu’à 12 ans" et qui sera "ouvert à la détection de l’ensemble des troubles Dys".
Il souhaite "que l'école inclusive ne s'arrête pas au lycée et que l'enseignement supérieur le soit aussi. En 2017, il y avait 24 000 étudiants en situation de handicap. Il y en a 35 000 à ce jour", mais il demande "qu'une grande réflexion nationale soit lancée autour de l'intégration et des parcours des personnes en situation de handicap dans l'enseignement supérieur".
Il annonce un numéro unique pour les familles, le 360. "Ce numéro sera relayé sur le terrain par 400 communautés d'accompagnement" qui "réunissent l'ensemble des acteurs locaux du handicap."
La transcription de la conférence du président de la République ici.