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Laïcité : le Conseil scientifique de la FCPE travaille sa définition

Paru dans Scolaire le lundi 03 février 2020.

"Une des tâches urgentes des associations d’éducation populaire ou d’éducation citoyenne, dès lors qu’elles sont désireuses de promouvoir la laïcité, ce serait d’assurer les conditions pratiques d’un échange libre et respectueux des uns et des autres sur tous les sujets, y compris la laïcité", écrivent Françoise Lorcerie (CNRS) et Serge Guimond (université Blaise-Pascal) dans une note du Conseil scientifique de la FCPE, que la fédération de parents d'élèves vient de publier.

Les deux auteurs rappellent que "l'État et ses agents sont tenus à la neutralité stricte, mais pour les usagers, dont les élèves, la liberté est la règle, la restriction l’exception". Le cadre institutionnel s’articule sur deux principes fondamentaux, "la liberté de conscience et l’égalité de respect", et deux autres qui apparaissent comme "les moyens des premiers", "la séparation des Églises et de l’État et la neutralité de l’État à l’égard des religions". Ils ajoutent que la loi de 2004, qui interdit le port de signes et tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement leur religion, "soumet les élèves à une clause de neutralité dans leur apparence", mais "il leur est loisible de signifier leurs appartenances autrement, notamment par la parole", aussi longtemps qu'ils ne font pas de prosélytisme.

Ils citent notamment le philosophe Paul Ricoeur, pour qui "l’État est laïque par incompétence et abstention ; il est laïque négativement (...). La nation est laïque par brassage de courants culturels divers et contraires ; non par incompétence mais par foisonnement (...) ; tant que la nation n’est pas défaite, elle est la compatibilité et la coexistence, le carrefour vivant, de toutes les spiritualités qui l’ont faite et qu’elle englobe." Ils en concluent que "l’État n’a pas légitimité à se mêler des affaires de religion", mais que "la société est le lieu d’une confrontation vivante, jamais terminée des convictions". Ils envisagent la laïcité comme "une éthique de la confrontation des valeurs, un ensemble de règles de conduite (...) portant sur l’affrontement pacifique des points de vue moraux et politiques". L’école n'a donc pas à "faire taire les convictions opposées", mais à "ménager leur coexistence".

La note ici

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