Réforme des retraites : le SNALC défiant à l'issue des deux premiers "ateliers", les adhérents du SE-UNSA prêts à la grève
Paru dans Scolaire le mardi 28 janvier 2020.
Le SNALC publie le compte-rendu des deux premières journées de négociations sur "la revalorisation salariale" en rapport avec la réforme des retraites et pour chacune des deux, sur le 1er et sur le 2nd degré, il s'interroge sur "l'intérêt même de cette réunion, qui ne semble avoir aucun rapport ni avec les retraites, ni souvent avec les rémunérations des enseignants". Il s'agissait d'ailleurs, officiellement, d'un "examen des missions des enseignants" telles qu'elles sont prévues par les décrets du 30 juillet 2008 pour le 1er degré et du 20 août 2014 pour le 2nd degré, "dans le but d’objectiver les missions visibles et invisibles, notamment en matière de suivis individualisés des élèves, de la relation aux familles et de la continuité du service public".
Pour l'organisation syndicale, "le ministère cherche à sonder les syndicats tout en dissimulant ses intentions réelles quant à d'éventuelles évolutions du métier", il ne fait "aucune proposition concrète" ni ne prend aucun engagement. En ce qui concerne la loi de programmation, "rien n'est pour l'instant décidé sur son contenu, sa durée, sa période.Elle a vocation à être préparée après la période de concertation, c'est-à-dire plutôt au second semestre".
L'administration a posé aux syndicats plusieurs questions dont le Syndicat national des lycées et collèges donne quelques exemples parmi lesquels, "Comment améliorer la transmission des savoirs fondamentaux et l’approche pédagogique ?" dans le 1er degré, "Quelles évolutions dans la transmission des savoirs et des approches pédagogiques ?" dans le 2nd degré, "Comment mieux structurer la relation aux familles afin d’améliorer la restitution des évaluations aux parents?" (1er degré), "Comment renforcer le lien avec les parents distants de l’institution ?" (2nd degré), "Quelle utilisation positive des dispositions du décret du 6 septembre 2019 relatives à la formation pendant la période des vacances des classes ?" (1er degré), "Qui doit avoir le dernier mot sur l’orientation ?" (2nd degré).
Le syndicat dit avoir notamment insisté sur "le haut niveau de fatigue et de lassitude" des enseignants" (1er degré) et "le très fort climat de défiance envers la politique ministérielle" (2nd degré). Il attend les réunions de février sur les premiers scénarios de revalorisation pour se prononcer plus avant, mais "si aucun rectificatif n'est apporté à ce moment, le SNALC ne pourra poursuivre de telles 'négociations'."
Par ailleurs, quelque 95 % des enseignants estiment que la revalorisation des salaires des enseignants, CPE et Psy-En "doit être une priorité de la nation". Les deux tiers d'entre eux ne sont pas rassurés par une loi de programmation sur les revalorisations. Un peu plus de la moitié d'entre eux envisagent plusieurs journées de grève. Ce sont trois des résultats de la consultation des adhérent·es du SE-UNSA. Le syndicat a reçu quelque 9 000 réponses à sa "consultation flash revalo-retraites".
Le compte rendu du SNALC 1er degré ici, 2 degré ici, la consultation du SE ici