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Faut-il amener les élèves visiter Auschwitz-Birkenau ? Y amène-t-on ceux pour qui ce serait le plus nécessaire ? (Fondation Jean-Jaurès)

Paru dans Scolaire le lundi 27 janvier 2020.

"Les visites scolaires à Auschwitz-Birkenau ont-elles un effet ?" Oui, mais ce n'est pas "un effet massif et définitif", conclut Ygal Fijalkow (université de Toulouse) au terme d'une enquête dont l’Observatoire de l’éducation de la Fondation Jean Jaurès publie des éléments de réponses. 

En 2018, quelque 69 000 visiteurs français, dont une majorité d’élèves, se sont rendus à Auschwitz-Birkenau. "La France n’est pas une exception : les lycéens de Pologne, de Grande-Bretagne, d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne et d’autres pays sont de plus en plus nombreux à s' (y) rendre." Le sociologue ajoute qu'aucune évaluation officielle n'a mesuré les effets que ces visites produisent sur les élèves, d'où le travail mené par "une équipe de chercheurs composée de sociologues et de psychologues" de Toulouse, associée à la Fondation pour la mémoire de la Shoah, de 2012 à 2015, auprès de plus de 2 500 lycéens qui ont été interrogés "avant la visite, au retour, un an après et deux ans plus tard" 

"On constate que les lycéens qui visitent Auschwitz-Birkenau sont plus nombreux à apporter des réponses justes à la plupart des questions de connaissances", mais "dans le domaine des opinions exprimées et des valeurs, le lien avec la visite est moins marqué."

Le chercheur s'interroge : "Ce résultat n’est-il pas le reflet d’une pédagogie qui investit prioritairement le registre des connaissances" plutôt que celui des opinions ? Mais il faut sans doute le rapprocher "du haut niveau de tolérance exprimé par les lycéens, et ce, avant même la visite (...). Les élèves qui constituent l’échantillon de l’enquête sont pour l’essentiel scolarisés dans l’enseignement général (83,4 %), ce qui permet sans doute d’expliquer que la population enquêtée soit davantage composée d’élèves issus de familles plutôt favorisées (cadres, professions intellectuelles, etc.). La surreprésentation des filles doit également être signalée." L'auteur ajoute c'est à chaque fois le fait d' "initiatives individuelles prises par des enseignants volontaires et impliqués", et que "la participation des élèves à une visite est un acte volontaire. Ceux qui manifestaient des réticences concernant la visite et ce qu’elle représente ont pu librement refuser de participer."

Autre constat, "l’effet attendu par les organisateurs est surtout visible durant les années de lycée" et "l’écart entre les lycéens visiteurs et les autres s’estompe avec le temps. Le niveau de connaissances des visiteurs ne baisse pas, c’est celui de la population de contrôle qui monte."

Le site de la Fondation Jean Jaurès ici

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