"Le climat va s'améliorer", prédit J-M Blanquer lors de ses voeux à la presse
Paru dans Scolaire le vendredi 17 janvier 2020.
Le ministre de l'Education nationale présentait, hier 16 janvier, ses voeux à la presse, et, soulignant combien "la démocratie est fragile", qu'elle "régresse", il a demandé aux journalistes de faire preuve "de modération". Il ajoute que les discussions entamées avec les syndicats sur les salaires à l'occasion de la réforme des retraites correspondent à ce qu'il avait annoncé à plusieurs reprises depuis plusieurs mois, et il a dénoncé ceux qui multiplient les "prophéties négatives", par exemple sur les E3C (épreuves communes de contrôle continu) alors que, là où elles ont commencé, dans l'académie de Montpellier où elles ont devancé le calendrier officiel, tout se passe très bien. Il dénonce aussi ceux qui ont "une mémoire de poisson rouge" et oublient les catastrophes qu'ils ont annoncées et qui ne se sont pas produites comme ses annonces qui ont été suivies d'effets, ou ceux qui donnent volontiers la parole aux "1 à 2 %" d'opposants les plus bruyants plutôt qu'à ceux qui sont satisfaits.
Pour lui, "nous sommes à l'aube d'une transformation extrêmement importante" de l'Education nationale. Après un "acte I" marqué par "des réformes structurelles et profondes", vient l'acte II où domine "l'enjeu RH" dont "la RH de proximité" constitue les "premiers linéaments" et qui doit "changer la vie au travail", "au service de la qualité du service public". Son action apporte "une légitimation" au fait qu'il faut "investir dans l'éducation" à l'échelle française et européenne, et donc réussir ce qui ne l'a pas été après Lisbonne.
La formation continue sur les vacances ?
Il évoque le calendrier des six mois à venir (voir ToutEduc ici) et des discussions sur les salaires, mais aussi sur la formation continue, la santé au travail, "l'humanisation des rapports humains", un ministère davantage "bienveillant envers ses personnels". S'agissant des salaires, il explique que les enseignants "sont mal payés en début de carrière", "encore plus mal au milieu", "assez bien en fin de carrière" et que, retraités, ils figurent "parmi les mieux pensionnés d'Europe". Il confirme un premier "cran" en 2021 et une loi de programmation sur de nombreuses années, qui commencera à s'appliquer en 2022, et dont il imagine mal qu'elle soit remise en cause par ses successeurs.
Pour la formation continue, "nous avons des progrès gigantesques à faire", mais se pose la question des absences qu'elle génère. Jean-Michel Blanquer, qui est d'ailleurs favorable à la formation collective dans l'établissement, laisse entendre que la solution serait de prendre sur les vacances, sans étendre la période de cours. Implicitement, il annonce un maintien des vacances pour les élèves, mais pas pour les enseignants. De plus, sur les vacances, les élèves pourraient bénéficier d'un "soutien scolaire gratuit" tandis que l'extension de ses fonctions à la Jeunesse lui permet d'agir en faveur du "droit aux vacances" des enfants dont la situation sociale ne permet pas qu'ils quittent leur environnement l'été.
Une conférence scientifique sur les ressources humaines
Sur tous ces sujets, les discussions devraient aboutir avant l'été, avec un temps fort "fin mars", une conférence scientifique sur la gestion des ressources humaines dans l'éducation en France et dans le monde. Il propose de plus aux organisations syndicales une conférence annuelle en février ou mars pour "faire le point" sur les questions de RH. C'est qu'il s'agit d'être "créatifs", sans forcément toucher aux ORS (obligations réglementaires de service) mais avec pour objectif "la transformation du système", l'amélioration du service public par la bienveillance.