Malgré la trève, des inquiétudes et des colères continuent de s'exprimer dans l'éducation
Paru dans Scolaire le lundi 30 décembre 2019.
A Mantes-la-Jolie et Mantes-la-ville, un collectif enseignant indique que "depuis le 5 décembre", "des cheminots rencontrent des personnels de l’éducation dans leurs établissements", et que des manifestations communes avec des Gilets jaunes et des associations écologiques ont été l'occasion de tisser des liens entre eux. Il appelle déjà à manifester aux côtés des cheminots,"et de tous les grévistes, le 9 janvier" et à contribuer à la caisse de grève des personnels de la SNCF du Mantois (ici).
Quelque 120 formateurs et formatrices des futurs enseignant·es en éducation physique et sportive (STAPS et INSPE) appellent "à un retrait de la réforme de la formation des enseignant·es". Celle-ci, estiment-ils, fait "peser de lourdes menaces quant à l’avenir de la discipline". Ils soulignent que, "pour le premier degré, l’épreuve d’EPS est purement et simplement supprimée ! (...) Pour le second degré (CAPEPS), c’est la grande inconnue !" Ils ajoutent "que la mise en œuvre de la réforme sur les bases actuelles est inconcevable pour septembre 2020".
Le SNES s'inquiète de l'augmentation du nombre des démissions d'enseignants stagiaires, en forte augmentation depuis trois. Le syndicat FSU du 2nd degré, reprenant les chiffres communiqués par le ministère à la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, indique que ces taux sont passés "de 0,9 % en 2012-2013 à 2,6 % en 2017-2018 dans le second degré (de 1,4% à 3,9% dans le premier degré)", mais calcule qu'ils sont sous-estimés puisque calculés sur l'ensemble des concours de recrutement, et non pas seulement sur les concours externes. Il ajoute que la réforme de la formation "aggravera le phénomène" puisque, contrairement à ce qu'affirme le ministère, le déplacement du concours en fin de deuxième année de master n'allégera pas la charge de travail des étudiants. La FSU avait déjà fait part de ses inquiétudes après une réunion de concertation le 20 novembre avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et dénoncé "des épreuves de concours qui mettent en avant la motivation aux dépens des connaissances, des étudiants contractuels en responsabilité de classe à tiers temps, des stagiaires qui, après réussite aux concours, seront affectés à plein temps dans leur grande majorité". La fédération demandait déjà "l'ouverture d'une véritable concertation".
"En 2020, il faudra sortir des impasses rapidement !" estime la FEP à propos de l'enseignement agricole. La fédération CFDT de l'enseignement privé rappelle qu'avec la confédération, elle est favorable à une réforme du système des retraites, mais qu'avec l'âge pivot à 64 ans, "la ligne rouge a été franchie". S'agissant des salaires, tandis que son homologue de l’Education nationale "fait des annonces", le silence du ministre de l'agriculture est "assourdissant". Autre sujet d'inquiétude, le CNEAP et le GOFPA (les organisations patronales de l'enseignement agricole privé, ndlr) ont dénoncé les deux conventions collectives dont ils étaient signataires.