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Réforme du lycée : des signaux inquiétants sur les E3C et les difficultés des enseignants en SES et Lettres

Paru dans Scolaire le lundi 02 décembre 2019.

"L'ouverture de la banque nationale de sujets des épreuves communes de contrôle continu (E3C) du nouveau bac général et technologique a été reportée au 9 décembre, pour des raisons techniques", indique le SE dans un communiqué. Le syndicat UNSA des enseignants estime que "c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase". Il dénonce "l'impréparation du ministère et demande l’annulation de la première série d’épreuves prévue entre janvier et février". Il ajoute que "les sujets ont été commandés en retard par les corps d’inspection, les applications numériques ne fonctionnent pas, les enseignants n’ont toujours pas bénéficié de formations et d’accompagnement. Ils ne connaissent même pas le contenu potentiel de ces épreuves et n’ont pas pu organiser leur travail pour y préparer correctement leurs élèves. De plus, le ministère n’a toujours pas donné suite à la demande du SE-Unsa de créer une indemnité pour la correction de ces épreuves (...). En engageant le premier temps fort de la réforme du lycée dans des conditions désastreuses, le ministère continue à fragiliser gravement sa propre réforme."

Le SNALC demande de même, "solennellement" l'annulation de la première session des E3C et "constate que rien n’est défini, que rien n’est prêt".

Pour sa part, l'APSES a mené l'enquête auprès des professeurs de Sciences économiques et sociales "et les résultats sont particulièrement inquiétants, à la fois pour les enseignant-e-s mais aussi pour les élèves" : "augmentation significative de la charge de travail pour les enseignant-e-s", difficulté à "travailler en équipes pédagogiques", "dégradation significative des conditions d’apprentissage", "diminution très importante du nombre d’heures d’enseignement en effectifs réduits ou dédoublés", "sentiment de perte de sens de leur métier".

ToutEduc a par ailleurs eu connaissance de deux lettres adressées à leurs inspecteurs par les enseignants de lettres du lycée de Challans et du lycée Malherbe de Caen, et qui circulent sur les réseaux sociaux. Ils y font part de leur "découragement" et de leur "désarroi" face à une réforme "calamiteuse". Quant aux élèves, ils sont "fatigués, voire épuisés, tant physiquement que psychologiquement, ils sont en souffrance et très angoissés". Les critiques portent essentiellement sur les nouveaux programmes de français, "les 24 textes attendus en séries générales pour l’épreuve orale, les 67 fables de La Fontaine à faire lire à nos élèves de séries technologiques, la grande complexité des oeuvres à étudier, les exigences déraisonnables en termes d’évaluation...". "Tout concourt à une forme de précipitation (...). Nos élèves ne sont pas encore des étudiants, et nous avons pourtant parfois le sentiment d'exiger d'eux, bien malgré nous, ce qu'on demanderait plutôt à l'université (...) Ils ne comprennent pas le sens de ce qu’ils font en cours de français. Pour nous, enseignants, il en est de même, nous avons perdu tout sens et tout plaisir à enseigner de la sorte (...). Notre mission éducative a disparu et nous doutons de notre utilité et surtout de notre résistance, tant physique qu’intellectuelle, à travailler dans de telles conditions."

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