Les enseignants vivent souvent mal l'inclusion d'élèves ayant des troubles du comportement (enquête SNE)
Paru dans Scolaire le mardi 12 novembre 2019.
"L'inclusion est un concept positif, mais en l'état actuel des choses, sa concrétisation est négative" estime le SNE. Le syndicat national des écoles (CSEN) publie les résultats d'une enquête qui a recueilli 350 réponses d'enseignants du 1er degré. Bien que non représentative, elle donne des indications sur les difficultés de la scolarisation d'enfants porteurs de certains handicaps. Pour 31 % des répondants, elle se passe "très mal", pour 58 % "avec des difficultés", pour 10 % "plutôt bien", pour 1 % "très bien".
Les causes sont multiples, à commencer par des troubles "trop importants" (30 %) ou des temps d'inclusion trop importants (16 %), le manque de moyens humains ou matériels (35 %) et le manque de formation. Ce sont surtout les commentaires qui sont intéressants :
"J'ai inclus de nombreux élèves dans ma classe et je trouve que c'est une richesse, mais quand le trouble est trop important, le maintenir en inclusion est plus de la maltraitance que de la bienveillance."
"Nous n'avons pas de moyens matériels pour aider ces enfants, ni de moyens humains, alors, forcément, ils finissent par se sentir mal dans leur peau, leur comportement se dégrade et ce n'est plus gérable."
"Les autres élèves subissent les sautes d'humeur de l'enfant en situation de handicap qui ne trouve pas sa place dans ce système."
"Les AESH deviennent des bouche-trous qui accompagnent des enfants qu'ils ne connaissent pas selon un emploi du temps qu'ils ne connaissent pas non plus."
"L'AESH positionné sur mon école accompagne 3 enfants sur deux sites distants de 5 km."
"J'ai alerté tout le monde et j'ai l'impression d'être seule."
"On vit des situations hallucinantes où, par exemple, on tente d'empêcher un élève de jeter son bureau à la tête d'un autre tout en demandant au reste de la classe de rester concentré et de tracer des droites perpendiculaires."
L'enquête ici