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Occitanie : vers un réseau de tiers-labs implantés en lycées et ouverts aux collèges et écoles, pour développer de nouvelles formes de pédagogies

Paru dans Scolaire le vendredi 18 octobre 2019.

La Région Occitanie / Pyrénées - Méditerranée et les deux académies de Montpellier et Toulouse portent un projet de création de "tiers-labs", qui seront implantés dès cette année dans une trentaine de lycées répartis dans toute la région, de manière à permettre le développement de nouvelles formes de pédagogies comme la collaboration et la démarche de projet, en s'appuyant notamment sur des outils numériques. Le projet vise à déployer au moins un tiers-lab par département et à proposer un fonctionnement en réseau. Il a été annoncé le 8 octobre dernier à Montpellier, à l'occasion de la rencontre de plusieurs représentants de Régions de France, invités par le président de la commission éducation de Régions de France et vice-président délégué à l'éducation, à la jeunesse et au sport de la Région Occitanie, Kamel Chibli, à échanger autour des politiques et initiatives développées ou encouragées par les Régions autour du numérique éducatif (lire ici).

Le projet, qui vise à irriguer le territoire de ces espaces, s'appuie sur un principe : une implantation dans un lycée, qui fera office de "tête de réseau", avec l'ouverture de ce lieu aux collèges. Il permettra également le développement de projets avec les écoles, notamment dans le cadre de la liaison écoles-collèges. Ces tiers-labs fonctionneront autant en espaces de coworking, qu'en hakerspace (tiers-lieu dédié aux rencontres de personnes ayant un intérêt commun, notamment la technologie, et permettant la collaboration), en fab lab (lieu où sont mis à disposition des outils pour fabriquer, prototyper de manière très rapide), en living lab (lieu permettant de tester services, outils, usages). D'un côté, la Région Occitanie s'engage à investir dans les équipements (matériels numériques, imprimantes 3D, mobilier modulable...), de l'autre les délégations académiques au numérique éducatif (DANE) des deux académies s'engagent à mettre à disposition les moyens humains pour les faire "tourner".

Partir de "la richesse du terrain"

Le projet s'appuie notamment "sur la richesse du terrain", souligne la déléguée académique au numérique (DAN) de l'académie de Montpellier, Sabrina Caliaros : l'expertise qui a été développée depuis des années au sein du SAMS (Service académique de matériel scientifique), installé au lycée Joffre à Montpellier et qui a fait l'objet d'une visite à l'occasion de cette rencontre. Celui-ci sera "centre de ressources". Créé en 1982, "au départ pour remettre en état le matériel", le SAMS a vu son rôle évoluer vers une mission pédagogique : outre réparer le matériel, "qui peut être utilisé dans une logique économique et de développement durable", il a aussi la charge d'en concevoir et d'en fabriquer, matériel qui peut être prêté aux autres établissements d'enseignement, ce à quoi s'ajoute une mission de conception de maquettes pédagogiques pour accompagner les enseignants dans l'usage de ces outils. Il s'agit, explique l'IA-IPR coordonnateur de ce service, de faire en sorte que ces outils "prennent du sens dans et hors la classe. Ainsi, à chaque fois que le SAMS crée un nouveau matériel, il adjoint des ressources et des activités, telles des cartes, des lexiques, des dictionnaires, des modèles...".

À l'atelier, s'ajoutent deux salles, l'une dédiée à un centre d'exposition et d'essai de matériel, l'autre à la formation. On y trouve du matériel aussi varié que des imprimantes 3D, des micro-contrôleurs, des outils pour faire des robots et de la programmation, etc. Son fonctionnement s'appuie sur une convention triennale qui lie le lycée, l'Éducation nationale et la Région. Il est coordonné par un IPR et géré par trois enseignants et deux techniciens. C'est l'académie de Montpellier qui met à disposition les personnels sous forme de missions particulières (payés en IMP, indemnités pour missions particulières). Ils accueillent ici des enseignants sur des temps de formation, mais aussi sur rendez-vous pour de l'expertise, du conseil, et fournissent des ressources (matériels, outils numériques...) par exemple autour de la robotique et de la programmation.

Une trentaine de tiers-labs programmés en 2019-2020

Selon Sabrina Caliaros, le projet de tiers-labs est important, car ces lieux permettent de développer chez les lycéens, mais aussi les enseignants, "les compétences du 21e siècle : la créativité, la collaboration, la production et la fabrication". "En outre", poursuit-elle, "ces lieux ne servent pas qu'à fabriquer mais aussi à élaborer un projet, le budgétiser, le mener à bien...". Le "concept" doit permettre aussi de davantage faire pénétrer l'innovation dans les établissements, alors qu'actuellement, souligne-t-elle encore, "à peine 10 %" des formations que suivent les enseignants dans ce domaine dans le cadre des plans académiques de formation "rejaillissent dans les classes". L'ensemble des élèves qui valideront des compétences dans ces tiers lieux, verront reconnaître ces dernières par un système d'open badges.

Actuellement, 12 projets de tiers-labs sont actés dans cette académie. L'académie de Toulouse, de son côté, "a été décomposée en 17 zones", explique le DAN, Christophe Piombo. Zones où ont été identifiés les lycées qui hébergeront ces tiers-labs, baptisés ici "édulabs". 2 à 3 collèges seront associés à chaque lycée. Selon le directeur délégué éducation jeunesse à la Région, Simon Martinez, l'enveloppe pour démarrer un fab lab est estimée à environ 20 000 euros.

Camille Pons

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