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"Vous êtes des cadres pédagogiques avant toute chose." (Jean-Michel Blanquer aux inspecteurs du 1er degré, congrès de SI.EN-UNSA)

Paru dans Scolaire le mardi 15 octobre 2019.

"Vous êtes des cadres pédagogiques avant toute chose", déclare ce 15 octobre, Jean-Michel Blanquer aux congressistes du SI.EN, le syndicat UNSA des inspecteurs de l'Education nationale. Le ministre intervenait en ouverture de leur congrès qui a vu la réélection de son secrétaire général, Patrick Roumagnac, pour un dernier mandat de 3 ans. Il est à la tête du syndicat depuis 20 ans.

Pour le ministre, les inspecteurs ont "un rôle considérable à jouer", ils sont des "donneurs de sens" ajoute-t-il, évoquant des réformes dont les enseignants ne voient pas toujours la cohérence. C'est qu' "on oublie de commencer par le sens". Ils doivent aussi prendre toute leur place dans la formation des enseignants, la formation initiale dont ils ont été "trop écartés" alors qu'ils doivent "exister dans les INSPE" et la formation continue. Tenir ce rôle suppose pour eux, comme d'ailleurs pour les directeurs d'école, un allègement des tâches administratives et des "améliorations de leurs conditions de travail". Jean-Michel Blanquer leur annonce la réécriture du texte de 2015 qui définit leurs missions mais aussi "des évolutions positives en termes de carrières". Il ajoute à ce sujet qu'il n'a pas "peur de comparer le 1er et le 2nd degré". Patrick Roumagnac avait d'ailleurs indiqué à ToutEduc et à AEF, les deux médias présents, qu'un rapprochement avec les IA-IPR (les inspecteurs du 2nd degré) était prévu.

Evoquant l'enseignement professionnel, un domaine où interviennent également les IEN, le ministre défend "une réforme majeure", "inspirée par des remarques des inspecteurs". Il rejette l'argument critique d'une réduction du nombre des heures d'enseignement général ("la multiplication des heures n'est pas la solution") au projet de la pédagogie du chef-d'oeuvre, de l'éducation artistique et culturelle ou de la co-intervention, qui "donnent du sens" aux enseignements, qui sont "à l'avant-garde" en termes de pédagogie et de "bonnes pratiques", et peuvent constituer des modèles pour l'enseignement général et technologique.

L'institution n'est pas "trop injonctive"

Le plus important pour Jean-Michel Blanquer était peut-être de réagir à la critique portée contre une institution qui serait "trop injonctive". Il considère d'une part qu'il y a "encore des marges considérables pour la liberté pédagogique", et il encourage les cadres qu'il a devant lui à "accompagner" les enseignants. Or "accompagner" n'est pas dire "faites ce que vous voulez". Il prend l'exemple, qu'il sait "délicat" des manuels et évoque l'académie de Paris "où l'expérimentation a permis de distinguer des manuels (de lecture, ndlr) particulièrement pertinents". Dans ce cas, il ne voit "ni injonction, ni laisser faire".

Interrogé avant l'intervention du ministre sur les tests en CP et CE1, tests auxquels le syndicat n'est pas hostile par principe dans la mesure où ils peuvent constituer des éléments d'un diagnostic partagé par l'enseignant et l'inspecteur, Patrick Roumagnac avait pourtant décrit une institution injonctive, non pas tant au niveau ministériel que des rectorats et des DASEN (le niveau départemental). "Les instructions nous arrivent et nous demandent de faire du chiffre, bientôt, si certains professeurs des écoles refusent de les faire passer, nous devrons le faire nous-mêmes ! Ce n'est pas sérieux. D'autant que les outils numériques sont loin d'être toujours au point. Les tests sont longs et certains élèves, lassés, finissent par mettre des croix au hasard... Avec une telle attitude, on se grille auprès des enseignants."

Une école de toutes les réussites ?

D'ailleurs, la question est bien plus vaste. Le système éducatif génère "des tensions à tous les étages". Une directrice d'école a mis fin à ses jours, mais combien d'accidents de la route dus à trop de stress, combien de burn out ? (voir ToutEduc ici). Les pressions n'émanent pas que de la hiérarchie, mais aussi des parents. "La société toute entière est sous tension", hantée par "La" réussite. C'est d'ailleurs le thème du congrès, "comment faire pour avoir une école de toutes les réussites ?"

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