Résultats de l’enquête du SNES-FSU : "un état d’impréparation inédit pour les épreuves de contrôle continu du bac"
Paru dans Scolaire le mercredi 09 octobre 2019.
Les premières E3C (épreuves communes de contrôle continu) du Bac 2021 vont avoir lieu dans moins de trois mois, à partir de la mi-janvier 2020, mais selon le SNES, "à ce jour, la plus grande incertitude règne !". Elles concernent les enseignements de spécialité suivis seulement en classe de première et les épreuves communes de contrôle continu pour les enseignements communs des voies générale et technologique (histoire-géographie, langues vivantes, enseignement scientifique dans la voie générale, mathématiques dans la voie technologique).
Le syndicat FSU du 2nd degré publie ce 9 octobre les résultats de l'enquête pour laquelle il a reçu en quelques jours 981 réponses à ses questions. Les questions ont porté sur la banalisation des cours pour faire passer les épreuves, l’organisation des salles ou le choix des sujets.
A propos du premier thème, "dans 60 % des établissements, les collègues ne savent pas si les cours seront banalisés comme pour le bac blanc ; dans 20 % des lycées, les cours ne seront pas banalisés. La banalisation des cours permet pourtant des conditions de passation d’examen optimales pour les élèves : peu de bruit dans les couloirs, mobilisation possible de tous les personnels pour surveiller les salles, les couloirs, accompagner les élèves aux toilettes. A moins de 3 mois du bac, seuls 17% des lycées sont certains de pouvoir proposer des conditions types examens."
Quant à l’organisation des salles, "dans 74 % des lycées, les collègues ne savent pas comment seront organisées les salles d’examen. Seuls 8% des lycées ont déjà prévu une organisation type examen." Près de la moitié des enseignants estiment n’avoir aucune idée de la façon dont seront choisis les sujets. Un peu plus de 30% pensent que les équipes devraient être en charge de ce choix.
Le manque d’information semble être la plus grande source d’inquiétude des enseignants. 450 d’entre eux ont laissé des témoignages sur ce thème. "On ne sait rien, c’est merveilleux. C’est le bac mystère qu’on prépare !" ou bien encore "aucune info pour l'instant, ce qui a été bien gênant pour la réunion parents-professeurs du 1er octobre".
Pourtant, le ministère a mis à disposition des "ressources et des outils d’information sur la mise en œuvre de la réforme", à destination des équipes pédagogiques, à destination des élèves de seconde et de leur famille et à des élèves de troisième et de leur famille (ici). Selon le SNES-FSU, ces ressources et ces outils ne sont pas suffisants. Pour le syndicat, "tout montre que la première session d’E3C s’annonce catastrophique mais le ministère continue de nier l’évidence" et le syndicat réclame "une organisation des épreuves qui laisse le temps aux élèves et aux professeurs de construire leurs savoirs et leurs enseignements." Il craint que "cette perspective d’organisation locale fasse éclater le cadre national du diplôme" et réclame le retour à des épreuves nationales terminales.
Le site du SNES ici
Hélène Cénat