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Retraites et traitements dans l’Education nationale : J-M Blanquer souhaite "être extrêmement créatif"

Paru dans Scolaire le mardi 08 octobre 2019.

Les syndicats représentatifs de l’Education nationale étaient reçus par le ministre Jean-Michel Blanquer et par le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, ce 8 octobre. Quelques jours plus tôt, le 3 octobre, Emmanuel Macron estimait que "le passage au nouveau système de retraite ne pouvait aller qu’avec la transformation de la carrière… dans toutes ses composantes (...) Il faut arriver à ce que la carrière progresse davantage. Comme on paye mieux, on change le temps de travail pour accompagner les jeunes différemment. On regarde les vacances. Et on valorise la carrière de directeur. On intègre qu'à des moments de la carrière, on ne soit plus devant élèves." Ces propos étaient une réponse à une enseignante de la région de Rodez. Les compensations porteraient donc sur le temps de travail et la durée des congés.

Pour Jean-Rémi Girard, interrogé par ToutEduc, "le périmètre de la négociation ne s’arrête pas aux retraites. Le président du SNALC "a demandé très clairement au ministre que les négociations à venir sur les compensations portent dans un premier temps exclusivement sur une augmentation de la part fixe du traitement, sans contreparties". Il ajoute que les syndicats ne sont pas prêts à lâcher prise : "Il y a une convergence de vue entre le SNALC, le SNES-FSU et le SE-UNSA pour qui "les revendications ne portent pas sur le régime de retraite". La CFDT a le sien. La CGT est plus extrême. FO n’était pas présente à la réunion."

De son côté, la FSU "est demandeuse de ces discussions car la revalorisation salariale revêt un caractère d’urgence dans un contexte marqué par un allongement du calendrier d’application du PPCR (Parcours professionnels, carrières et rémunérations) et par dix années de gel de la valeur du point d’indice. Elle y portera donc ses propositions tout en refusant de la lier cette question à la perspective d’une réforme des retraites."

Le 7 novembre prochain, de nouvelles négociations multilatérales à ce propos sont ouvertes. D’après Jean-Rémi Girard, "nous aurons le droit auparavant à des bilatérales mais le calendrier est très serré. Tout devrait être clair pour le premier trimestre 2020. D’ici là, nous ferons des demandes concrètes à propos des compensations, car à la fin de la réunion, il a été dit que les augmentations ne pourraient se faire que sous certaines conditions." C’est là que se situent les inquiétudes des syndicats, car il semblerait que le ministre soit dans l’incapacité de s’engager sur ce périmètre de négociations. Toujours selon le SNALC, le ministre "a plutôt parlé de mettre sur la table l'ensemble des enjeux de ressources humaines en termes 'de droits et de devoirs', et il souhait être, a-t-il dit, 'extrêmement créatif' sur ces questions-là, qu'il s'agisse des obligations réglementaires de service ou des vacances…".

Pour sa part, le SGEN-CFDT "s’engagera dans ces concertations dans un esprit constructif et offensif", constatant que le Gouvernement reconnaît la nécessité d'une revalorisation "pour compenser les effets du nouveau mode de calcul des pensions, mais ne donne pas encore de perspectives budgétaires précises". Outre cette revalorisaiton, le SGEN-CFDT veut obtenir "la réduction des inégalités professionnelles", "l’amélioration du reclassement en particulier pour les ex-contractuels et celles et ceux qui ont eu une carrière dans le privé avant", "l’ouverture d’un droit à la cessation progressive d’activité et d’un réel aménagement des fins de carrières", "l’ouverture du droit pour les professeur.es des écoles à partir à la retraite à leur date anniversaire". De plus, "les droits acquis doivent être sécurisés".

L'UNSA estime que le discours du président à Rodez, en interrogeant les vacances et le temps de travail a placé "sous de mauvais auspices" le premier rendez-vous entre J.P. Delevoye, J.M. Blanquer et les organisations syndicales. "Le ministre a renouvelé ses engagements sur une réforme juste pour les personnels du ministère. Pour autant, il reste encore trop de flou (...) Il faut que ces négociations débutent rapidement et concernent tous les agents."

 

Hélène Cénat

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