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Doubler le nombre d'élèves des établissements français à l'étranger : ce que prévoient les ministères, la réaction du SGEN-CFDT

Paru dans Scolaire le jeudi 03 octobre 2019.

Jean-Yves Le Drian, Jean-Michel Blanquer et Jean-Baptiste Lemoine tenaient conférence de presse commune ce 3 octobre pour dire comment leurs administrations allaient mettre en oeuvre l'objectif présidentiel, annoncé le 20 mars 2018, de doubler le nombre des élèves des établissements français à l'étranger. Le premier annonce une augmentation de 25 M€ de la subvention versée à l'AEFE, dont la moitié servira à réduire de 9 à 6 % des droits perçus la contribution financière que les établissements versent à l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger. Le second évoque la simplification des procédures d'homologation des établissements, et la création l'an prochain d'un certificat spécifique "enseignement à l'étranger" pour le Master enseignement.

Il annonce de plus que, d'ici 2030, le nombre des personnels Education nationale détachés augmentera de 1000 (pour atteindre 10 000), mais que la durée de leur détachement sera limitée à 6 ans. Il ajoute que le CNED représente "un atout considérable" pour l'appui aux établissements, il consacrera d'ailleurs prochainement une conférence de presse au Centre national d'enseignement à distance. Comme son homologue des Affaires étrangères, le ministre de l'Education nationale insiste sur l'union des deux administrations.

Le secrétaire d'Etat détaille les quatre axes du plan d'action. Pour rendre plus attractifs les établissements, il propose de renforcer les enseignements plurilingues, notamment pour répondre à la demande de familles françaises ou francophones qui scolarisent leurs enfants dans des établissements anglo-saxons au lieu du lycée français. Il annonce la création ou le développement de 16 pôles de formation, initiale et continue, pour les "recrutés locaux". Il veut donner plus de place dans les instances aux familles qui financent à 60 % l'enseignement de leurs enfants ; leur nombre de sièges au CA de l'AEFE passera de 2 à 4 tandis que le président du CA ne sera plus un représentant du ministère. Et surtout, il insiste, "il y a de la place pour tout le monde". Il cite le rôle d'acteurs privés, sans précisions, mais on comprend que certains investisseurs voient un marché qui s'ouvre à l'étranger. Alors que quelque 300 villes de plus d'un million d'habitants ne comptent aucun établissement francophone, il ne faudrait pas que leurs entreprises "cannibalisent" ceux qui existent. Il reviendra au "Conseil d'orientation de l'enseignement français à l'étranger" le soin d'y veiller, tandis qu'ambassades et services consulaires élaboreront des "plans locaux" et seront attentifs à l'analyse des besoins.

Le SGEN-CFDT a réagi à ces annonces en considérant qu'il s'agissait d'un "rendez-vous manqué" : Ces annonces "sont très insuffisantes au regard de l’objectif de doublement du nombre d’élèves", "l’objectif de formation d’enseignants non fonctionnaires semble difficile à atteindre", la simplification du processus d’homologation des futurs établissements d’enseignement français à l’étranger met en danger l’excellence pédagogique" tandis que des établissements "émergents et marchands pourraient concurrencer le réseau historique" dans des pays "qui ont une forte rentabilité (Maroc, Égypte, Belgique etc.)". L'organisation syndicale redoute de plus "la multiplication de détachés directs, fonctionnaires d’État employés sur des contrats de droit local étranger" alors qu'elle revendique un statut unique pour les personnels détachés à l’AEFE.

 

 

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