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L'enseignement catholique "s'engage en faveur de la mixité sociale et scolaire" (P. Delorme)

Paru dans Scolaire le jeudi 03 octobre 2019.

Le privé sous contrat souhaite être associé à l’éducation prioritaire, et Jean-Michel Blanquer est "clairement favorable" à le voir "s’inscrire davantage" dans le souci de davantage de mixité sociale, indique Philippe Delorme. Le tout nouveau secrétaire général de l’enseignement catholique tenait, ce 3 octobre, sa première conférence de presse et il évoque la nécessité, de son point de vue, de s’implanter "dans les lieux où c’est le plus important". Il cite par exemple les quartiers nord de Marseille, où l’établissement compte trois demandes pour une place.

Comme chaque année, cette conférence de presse a été l’occasion de donner "les chiffres clés" de la rentrée. L’enseignement catholique a enregistré une hausse de ses effectifs de 93 000 élèves en 10 ans, avec près de 2,1 millions d’élèves l’an dernier, mais en perd cette année 680, dont 9 623 élèves dans le 1er degré. "Il faudra attendre la publication des chiffres de l’enseignement public pour savoir si (cette baisse) est uniquement due à la démographie." Le 2nd degré gagne en revanche 9 522 élèves, sauf l’enseignement agricole qui en perd 579. Ces totaux qui tendent vers zéro ne doivent pas masquer des données "contrastées" selon les académies.

"Favoriser la mixité sociale" 

C'est pour s’adapter aux transformations des territoires que "le Comité national de l’enseignement catholique a demandé (à ses instances départementales et locales) de s’engager dans une démarche résolument prospective (…) en favorisant la mixité sociale et scolaire", mais sans s’inscrire pour autant "dans une logique de parts de marché". Toutefois, au moins pour ce qui est des formations "post-bac", l'enseignement privé ne veut pas se voir imposer une logique de quotas de boursiers, il tient à "garder (sa) liberté".

Ces évolutions supposent un "dialogue constructif et sincère avec les rectorats et les collectivités, à l'instar de celui entretenu avec le ministre, qu'il s'agisse de la limitation à 24 élèves par classe, une mesure "dont le rythme de mise en oeuvre" appartient aux instances de l'enseignement catholique, ou du forfait d'externat pour les classes de maternelle, du fait de l'abaissement de l'âge de l'obligation d'instruction. "Nous veillerons à ce que le rythme soit adapté à chaque commune, même si, à terme, nous visons la parité avec les élèves du public". Un décret sur la compensation par l'Etat de ces charges nouvelles devrait d'ailleurs être prochainement publié. Interrogé sur la masse financière qu'elle représente, Philippe Delorme rappelle la première évaluation du SGEC, 50 M€, mais ajoute que le calcul est "impossible à faire" en l'absence d'une liste des communes concernées et du montant pour chacune d'elle des sommes consacrées aux élèves du public. Fondée sur un "coût moyen", cette évaluation peut s'avérer fausse, et le montant réel atteindre les 100 M€, voire plus. Ces sommes viendront "soulager les écoles", dont beaucoup "ne sont pas riches". Le SGEC souligne qu'il a pour objectif la gratuité des frais d'inscription.

"L'accueil des plus fragiles"

Autre engagement de l'enseignement catholique, avec un effort en termes de mixité sociale et scolaire, "l'accueil des plus fragiles", qu'il s'agisse des mineurs étrangers non accompagnés ou des élèves en situation de handicap. C'est pourquoi 96 postes, malgré "un contexte budgétaire contraint", ont été redéployés dans le cadre du "Plan pour les réussites", pour les dispositifs d'aides aux éléves "à besoins éducatifs particuliers, pour l'ouverture de classes "dans des lieux où il y a une véritable mixité sociale", pour l'accueil de migrants et pour l'ouvertue d'ULIS.

Et cette préoccupation pour les élèves suppose une attention toute particulière aux personnels. Philippe Delorme évoque la "transformation progressive" des AVS en AESH, en veillant à ce que "le chef d'établissement (soit) associé au choix de l'accompagnant", et, en ce qui concerne justement les chefs d'établissement, la poursuite de "deux chantiers engagés depuis deux ans", "la mise en oeuvre du statut unique" de façon à former "un seul corps, 1er et 2nd degrés confondus", ce qui doit notamment "améliorer significativement la rémunération des chefs d'établissement du 1er degré" et "l'évolution de la formation des chefs d'établissement". Pour les enseignants contractuels (équivalents des titulaires du public, ndlr), le SGEC attend "la revalorisation salariale annoncée par le ministre" et pour les suppléants, il demande à l'Etat d'aller plus loin pour, "à terme, effacer la différence de rémunération" entre public et privé, d'autant que les établissements privés peinent à en recruter.

Développer l'enseignement professionnel 

"Agents publics, salariés de l'Etat", les enseignants n'en doivent pas moins se sentir "membres de l'enseignement catholique". Le Secrétariat général promeut "la communauté professionnelle unique, qui vise à rassembler, dans une seule communauté, tous les professionnels d'un même établissement". Interrogé sur les attaques du SNEP-UNSA à l'encontre de Formiris, l'organisme de formation continue des enseignants sous-contrat, il estime qu' "il appartient à l'enseignement catholique de les former", et de constituer "une communauté", "une unité" au service des élèves.

Interrogé sur la réforme du lycée, Philippe Delorme demande qu'on lui "laisse le temps de s'installer" et il signale des mutualisations entre établissements publics et privés pour certains enseignements de spécialité, les élèves passant d'un établissement à l'autre. Il fait de plus état de sa volonté de mettre l'accent sur les formations professionnelles et le développement de l'apprentissage. "Pour valoriser cette voie qui constitue une filière d'excellence, nous avons créé l'agence 'Excellence pro' qui a pour mission principale de développer les formations professionnalisantes". Il annonce "la tenue du premier salon Excellence pro" les 12 et 13 mars prochain à La Villette.

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