Suicide d'une directrice d'école : une grève, une marche blanche et une pétition
Paru dans Scolaire le mercredi 02 octobre 2019.
Les principales organisations syndicales du 1er degré en Seine-Saint-Denis appellent à la grève demain 3 octobre, jour des obsèques de la directrice d'école qui a mis fin à ses jours sur son lieu de travail et à une "marche blanche en hommage à Christine Renon", le samedi 5 à 11h, à la mairie de Pantin. Les syndicats CGT, CNT, UNSA, SGEN-CFDT, FO, FSU et SUD estiment que son geste "témoigne d’une situation d’extrême souffrance au travail qui fait écho au mal être de l’ensemble de la profession".
Ils dénoncent dans un communiqué commun les réformes "à marche forcée, rejetées par l’ensemble de la profession", "la pression de la hiérarchie", "des méthodes de management aliénantes", "une gestion centralisée et défaillante des remplacements", une "standardisation des pratiques professionnelles", "des injonctions permanentes", la démultiplication des tâches administratives, "le manque criant de matériel pédagogique et informatique"... En ce qui concerne Pantin, ils demandent notamment "l’installation d’un IEN à long terme" (l'inspecteur en titre bénéficiant d'une décharge syndicale, le poste est occupé par des remplaçants qui changent chaque année, ndlr) et "le retour à la semaine de quatre jours". Pour tous, ils demandent "la création de postes d’aide à la direction", "du temps de décharges supplémentaires", "le respect de la liberté pédagogique", "des moyens pour investir dans le matériel indispensable au bon fonctionnement de nos écoles", "le développement d’une réelle médecine préventive" et "d’une réelle médecine scolaire".
Une pétition nationale, lancée par le SNUIPP-FSU, le SE-UNSA, le SGENn-CFDT,la CGT-Educ’action et SUD-Education, sous le titre "Plus jamais ça !", a déjà recueilli près de 70 000 signatures pour réclamer "une toute autre qualité de vie au travail" et refuser "que le travail engendre des situations de souffrance au quotidien, notamment par des demandes, des prescriptions et autres injonctions, le plus souvent dans l’urgence qui font perdre le sens de nos métiers" (ici).