Pourquoi le Gouvernement veut-il des recteurs non universitaires ?
Paru dans Scolaire le lundi 23 septembre 2019.
Les candidats à des postes de recteurs "se raréfient", indique le ministère dans la "note de présentation" du projet de décret qu'il a présenté vendredi au Conseil supérieur de l'Education et que ToutEduc s'est procurée. Ce texte porte à 40 % le pourcentage des recteurs non titulaires d'une HDR. La DGRH rappelle que c'est un décret de 2001 qui prévoit que les recteurs doivent détenir le plus haut grade universitaire, l'habilitation à diriger des recherches, et non plus seulement un doctorat.
Mais déjà, il était prévu une dérogation pour 10 % des emplois (soit 3 postes), à la condition que les personnes nommées soient titulaires d'un doctorat et sous réserve qu'elles aient exercé pendant dix ans au moins une activité "dans le domaine de la formation". Ce pourcentage a été porté à 20 % en 2010. En 2015, la détention d'un doctorat n'a plus été obligatoire. "Malgré ces évolutions, le vivier reste insuffisant" et la gestion prévisonnelle des emplois est "délicate". Les universitaires craignent les conséquences pour leur carrière "d'une interruption des activités de recherche". De plus, la fonction a changé du fait, notamment, de la déconcentration des compétences, "de la complexité du dialogue social" et de "l'importance des relations avec les préfets ou avec les collectivités locales", ce qui, fait valoir implicitement la note, décourage les candidatures.
Le texte prévoit donc de doubler le nombre de postes concernés (qui passerait à 12) et de n'exiger aucune condition en termes d'expérience professionnelle.