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Les évaluations au CP et CE1 contestées par tous les principaux syndicats du 1er degré

Paru dans Scolaire le dimanche 15 septembre 2019.

"Nous ne rejetons pas l’idée de disposer d’outils d’évaluation nationaux, mais nous demandons que les protocoles d’évaluation continuent de mieux prendre en compte les besoins réels des classes en respectant la professionnalité et l’expertise des enseignants. Ce qui n’est pas le cas avec les évaluations standardisées actuelles et c’est pourquoi nous les remettons en question", écrivent dans une lettre ouverte adressée au ministre de l'éducation les principaux syndicats d'enseignants du 1er degré, SNUIPP-FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT, CGT-Educ'action, SNUDI-FO,  ainsi que trois mouvements pédagogiques, ICEM-Pédagogie Freinet, GFEN et CRAP-Cahiers pédagogiques alors que les évaluations nationales CP et CE1 démarrent lundi.

Les signataires rappellent que ces évaluations ont été vivement critiquées l'an dernier. Des modifications y ont été apportées, mais elles n'en laissent pas moins "de côté de nombreux pans des apprentissages pourtant essentiels". Ils s'interrogent de plus "sur la finalité de ces évaluations" et pointent deux risques, "l'étiquetage précoce" de certains élèves et "une volonté renforcée de piloter par les résultats", une politique dont on sait qu'elle génère "des situations anxiogènes, du bachotage, un abandon des matières culturelles ou sportives et une mise en concurrence des classes et des écoles". Ces évaluations pourraient d'ailleurs servir "de prétexte pour assigner à la maternelle une mission réduite à une préparation à l’école élémentaire au détriment de toutes les autres finalités".

Les signataires demandent en outre que soient levées les sanctions envisagées "à l’encontre de celles et ceux qui n’ont pas appliqué totalement ou en partie le protocole en 2018/2019 qui leur a été imposé alors qu’il était très mal adapté à la réalité des classes".

A noter que le CSEN (Conseil scientifique de l'Education nationale) a publié (ici) une analyse de ces évaluations : "Pour chaque test, nous indiquons ses fondements scientifiques et son intérêt pour détecter ou anticiper d’éventuelles difficultés scolaires afin de minimiser le délai entre le diagnostic et l’intervention pédagogique" indiquent les auteurs. Ils accréditent ainsi la thèse développée par Roland Goigoux (ici): ces tests sont la transposition d'un dispositif québécois, RAI (réponse à l'intervention), lui même adapté d'un dispositif américain appelé "Tiered approach". Celui-ci a l'inconvénient majeur d'amener à n'enseigner que ce qui est évaluable, explique le chercheur, et de pousser à l'externalisation du traitement de la grande difficulté.

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