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"Nous devons élargir les possibilités offertes aux jeunes et mieux anticiper les futurs besoins de compétences." Angel Gurria (secrétaire général de l’OCDE)

Paru dans Scolaire le mardi 10 septembre 2019.

"Il importe, aujourd’hui plus que jamais, que les jeunes acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour réussir dans un monde imprévisible et en mutation constante", a déclaré le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, à l’occasion de la présentation, ce mardi 10 septembre, de l’édition 2019 de Regards sur l’éducation. "Nous devons élargir les possibilités offertes aux jeunes et mieux anticiper les futurs besoins de compétences afin que chaque étudiant puisse trouver sa place dans la société et y contribuer pleinement."

Si 44% des 25-34ans étaient titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur en 2018, par rapport à 35% en 2008, dans l’ensemble des 36 pays membres de l’OCDE, certains secteurs très demandés pourront avoir du mal à trouver les compétences dont ils ont besoin. Le rapport précise que moins de 15% des jeunes qui entrent en licence étudient l’ingénierie, les métiers de l’industrie et le bâtiment et moins de 5% les technologies de l’information et des communications, bien que ces secteurs affichent des taux d’emploi et des revenus parmi les plus élevés. A noter : moins d’un nouvel entrant sur quatre en moyenne dans ces secteurs est une femme.

Des trajectoires plus flexibles

Pour l’OCDE, l’enseignement supérieur doit intensifier ses efforts pour préparer les étudiants au monde de demain : "De nombreux établissements sont en train d’évoluer pour répondre aux nouveaux besoins du marché de l’emploi, en encourageant les jeunes à suivre des trajectoires plus flexibles vers l’enseignement supérieur, en cherchant le juste équilibre entre les compétences universitaires et les compétences professionnelles, et en travaillant en collaboration plus étroite avec les employeurs, les entreprises et les organismes de formation."

Parmi les résultats clés, l’OCDE insiste sur l’écart entre les revenus des hommes et des femmes qui persiste à tous les niveaux d’instruction et qui encore plus grand chez les adultes ayant fait des études supérieures. C’est le cas en France où les femmes sont systématiquement moins en emploi que les hommes à chaque niveau d’éducation atteint. Les taux d’emploi des femmes faiblement diplômées se dégradent davantage en France (46% en 2008 à 37% en 2018) qu’en moyenne dans l’OCDE (de 49% à 45%). Les résultats étant nettement au-dessus de la moyenne pour les femmes diplômées de l’enseignement supérieur.

Autre remarque de l’OCDE sur la France : "Le nombre d’élèves (23) par enseignant en maternelle reste élevé malgré une baisse de la population des 3 à 5 ans depuis 2014". Le rapport souligne qu’en 2017, "la quasi-totalité des enfants de 3 ans était déjà inscrits en préélémentaire alors que la moyenne OCDE est de 17%". A noter aussi qu’avec un master, le niveau de qualification, requis en France se situe parmi les pays qui requièrent un niveau de qualification particulièrement élevé à ce niveau.

Un investissement insuffisant

Pour l’OCDE, "les comparaisons de la répartition des dépenses à différents niveaux d’éducation reflètent l’importance relative que les gouvernements donnent à ces niveaux". Ainsi, si les dépenses par élève sont plus élevées en France que dans la moyenne de l‘OCDE dans l’enseignement secondaire, elles sont plus faibles dans l’élémentaire (7 600USD contre 8 500 USD). Entre 2010 et 2016, en France, les dépenses publiques d’éducation ont augmenté à un rythme moins soutenu que les dépenses publiques totales (1% contre 6%).

Excepté au niveau élémentaire, les salaires effectifs des enseignants en France sont plus élevés que la moyenne de l’OCDE : "L’avantage salarial est surtout notable au niveau du lycée (filières générales et technologiques) où enseignent entre autres les professeurs agrégés". En 2018, au niveau élémentaire, le salaire des enseignants est 7% inférieur à la moyenne de l’OCDE en début de carrière ; en milieu de carrière l’écart monte à 22% pour descendre à 2% en fin de carrière.

L’intégralité du rapport et les fiches par pays ici.

 

 

Colette Pâris

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