INSPE : le compte à rebours est lancé pour la réforme de la formation des enseignants
Paru dans Scolaire le mercredi 04 septembre 2019.
Les ESPE, écoles supérieures du professorat et de l'éducation, changent de nom et deviennent INSPE, mais la réforme de la formation des enseignants ne se mettra en place que l'an prochain. D'ici là, chacun des "instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation" aura vu ses maquettes de formation accréditées pour 5 ans, si elles sont parfaitement conformes au cahier des charges ministériel, pour un ou deux ans sinon. Au lieu de présenter, comme ils l'ont fait lors de leur création après la "loi Peillon", un gros mémoire, ils devront répondre à une dizaine ou une quinzaine de questions très précises, destinées à vérifier la conformité des maquettes de formation aux préconisations ministérielles.
Auparavant, explique Brigitte Marin, présidente du réseau des INSPE, il aura fallu que dans chacun de ces établissements, une "commission de pilotage" en examine la soutenabilité pédagogique et financière avant que le projet passe entre les mains de leur "conseil de perfectionnement", puis du COSP (conseil d'orientation scientifique et pédagogique) et du Conseil de l'INSPE avant d'être soumis aux instances de l'université de rattachement, la CFVU (Commission de la formation et de la vie universitaire) et le Conseil d'administration.
Or la conception des maquettes ne pourra commencer que lorsque seront connus les contenus des concours. Vu le parcours qu'elles devront ensuite faire, c'est avant "la fin octobre, date butoir" que les deux ministères doivent les publier, calcule l'administratrice provisoire de l'INSPE de Créteil.
Outre la nature des concours, les INSPE pour s'organiser ont également besoin de savoir quelles seront les capacités d'accueil des écoles et établissements pour les étudiants en M1. Ils savent déjà qu'ils devront organiser la formation sur 800h d'enseignement en deux ans, plus souvent 500h pour les M1 et 300 pour les M2 qui auront un statut de contractuels et un service d'enseignement correspondant à un tiers de temps (au lieu d'un mi-temps actuellement). Pour les futurs professeurs des écoles, 55 % de cet enseignement sera consacré à l'enseignement des "fondamentaux", lecture, écriture, mathématiques, valeurs de la République, avec sans doute une certaine marge de manoeuvre pour y inclure la contribution à ces fondamentaux d'autres disciplines comme l'histoire ou les sciences. Les étudiants passeront le concours en fin de M2, donc en 2022 pour ceux qui seront entrés en M1 l'année prochaine. Mais comment seront organisées les formations et leur validation pour l'année de transition ? C'est un des points d'interrogations pour des équipes que Brigitte Marin décrit comme "fatiguées, mais remobilisées". A noter toutefois que plusieurs directeurs d'ESPE ont démissionné.