Rentrée : la colère du SNCL
Paru dans Scolaire le lundi 02 septembre 2019.
"Optimisées, libéralisées, déréglementées, nos écoles seront (bientôt) prêtes pour un nouveau monde et sa nouvelle logique managériale. Ne resteront plus que les murs à vendre." La conclusion du communiqué que publie, à l'occasion de cette rentrée, le SNCL donne le ton. Le syndicat FAEN des collèges et lycées est en colère et dénonce les postes d'enseignants non pourvus ainsi que la situation en Guyane et à Mayotte où l'obligation d'instruction à 3 ans ne s'appliquera pas... Il évoque l'incertitude "particulièrement stressante (qui) s’abat sur tous les professeurs de 1ère" tandis que la réforme se met en place "dans l’impréparation totale".
Attaché à la transmission des savoirs et au caractère national de l'éducation, l'organisation syndicale dénonce plus particulièrement "la perte des heures disciplinaires (...) et la réduction du Baccalauréat à un triste fantoche (...) (qui) causeront en deux ans un appauvrissement général gravissime du niveau d’exigence de l’instruction publique". Il s'inquiète de voir un "champ libre laissé à toutes sortes d’expérimentations incontrôlables" et le "recrutement massif d’enseignants contractuels", puisque, estime-t-il, d'ici 2022, "un enseignant sur quatre sera une personne non titulaire, non formée, non diplômée, corvéable à merci, licenciable sans motif et sous payée, en toute légalité".
Pour lui, le rapport de confiance entre les enseignants et la rue de Grenelle est "définitivement brisé", et il en donne pour exemples des causes "le mensonge d’Etat est devenu banal" avec "les fameux 300 euros" ainis que la suppression de "la quasi-totalité des missions dévolues aux commissions paritaires".