Le coût de la rentrée scolaire relativement stable cette année, selon Familles de France et la Confédération syndicale des familles
Paru dans Scolaire le mercredi 21 août 2019.
+0,95 % d'augmentation selon la Fédération nationale Familles de France, +0,17 % selon la Confédération syndicale des familles (CSF) : le coût de la rentrée scolaire connaît cette année une relative stabilisation, selon les enquêtes annuelles réalisées par ces deux mouvements associatifs. Elles ont rendu publics les résultats de leurs enquêtes sur le sujet, respectivement les 16 et 20 août 2019. La différence d'augmentation moyenne s'explique notamment par le fait que Familles de France ne jauge que le cartable moyen d'élèves entrant en 6e, alors que la CSF établit ses calculs du CP au lycée. Familles de France évalue ainsi le coût moyen par enfant entrant en 6e à 195,58 euros contre 193,74 euros en 2018, et la CSF à 159,12 euros contre 165,70 l'année précédente. Une "augmentation modérée", commente la première structure, "malgré l'inflation actuelle et la hausse tendancielle du coût des matières premières utilisées pour les fournitures scolaires". Familles de France ne considère par pour autant qu'il s'agit d'une bonne nouvelle, car les familles "devront engager, en plus des fournitures, d'autres dépenses pour la rentrée scolaire et en cours d'année (assurance scolaire, restauration, habillement, transports...)".
Stagnation, certes, commente de son côté la CSF, mais qui n'est "pas linéaire" selon les niveaux. Celle-ci observe une "forte augmentation" de ce budget au collège (+5,58 % à l'entrée en 6e et près de +7 % en 4e alors qu'il avait baissé entre 2017 et 2018) mais "une baisse du coût" au lycée (-3,64 % en seconde générale). En outre, à ces coûts, s'ajoutent d'autres postes de dépenses qui impactent le budget familial toute l'année, et ce différemment selon le lieu de vie, comme la restauration scolaire (dont les tarifs sont décidés par les communes), les transports (dont le prix est fixé entre Région, Département ou Agglomération), les aides au numérique, la prise en charge (ou non) de l'accueil périscolaire par les communes…
Revoir la modulation de l'ARS en fonction des niveaux et non des âges
La CSF fait aussi des simulations pour montrer ce que peut représenter le poids de ces "cartables" dans les familles les plus modestes. Des coûts qui peuvent représenter entre 85 et près de 90 % du budget de septembre dans des familles de 3 à 5 enfants, dont les parents sont en couple mais rémunérés au SMIC (en prenant en compte les aides potentielles).
Entre autres revendications, et alors que l'âge de l'instruction obligatoire a été abaissé à 3 ans, la CSF "exige la gratuité pour toutes les familles à l'entrée en école maternelle", dont le coût a été estimé, pour une année, à 520 euros par an et par enfant par le ministère de l'Éducation nationale. Elle estime aussi qu'il faut revoir la modulation de l'ARS, revalorisée cette année de 0,3 %, alors que l'inflation est de 1,1 % de juillet 2018 à juillet 2019, "en prenant en compte les niveaux (primaire – collège – lycée) et non les âges" et "qu'elle soit versée jusqu'au baccalauréat" (donc aussi aux lycéens de plus de 18 ans). Point sur lequel les rejoint Familles de France, qui estime que "la simple modulation en fonction de l'âge de l'enfant ne suffit pas", alors "que les besoins de l'enfant évoluent en fonction de son niveau scolaire". La CSF fait d'autres propositions comme celles d'appliquer une TVA à 5,5 % sur les fournitures scolaires, ou encore, compte tenu de son développement, d'instaurer "la gratuité, ou la prise en charge par les établissements, des équipements numériques".
Camille Pons