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Le SNUIPP en congrès, "même si Blanquer ne veut pas"

Paru dans Scolaire le mardi 04 juin 2019.

"Une colère légitime..." Le débat général qui ouvre, ce 4 juin, le 11ème congrès du SNUIPP est marqué par l'expression d'une forte hostilité au Gouvernement, notamment à la loi sur la fonction publique, et au ministre de l'Education nationale. L’expression de l'un des congressiste revient, sous diverses formes, chez tous les orateurs. Les délégués du syndicat FSU du 1er degré ont d'ailleurs chanté en choeur "On est là / Même si Blanquer ne veut pas (...)". Si la direction nationale se félicite d'une augmentation du nombre des adhérents, passé en 3 ans de 51 à 54 000, elle n'en est pas moins secouée par l'expression d'une forme de désarroi, qui trouve pour s'exprimer la radicalité revendicative face à "un ministre drapé dans sa toute puissance", mais aussi du fait de la difficulté d’une organisation syndicale à se définir au regard du mouvement des "gilets jaunes" et des "stylos rouges" alors que pèse sur elle la menace de voir disparaître les instances représentatives où la défense des personnels contribue à sa légitimité.  

Les uns après les autres, les représentants départementaux demandent que le syndicat vote un appel à la grève pour le 13 juin, quand se réunit la CMP (commission mixte paritaire Sénat - Assemblée nationale) qui devra se prononcer sur l'avenir de la loi "Pour une école de la confiance", et/ou le 17 juin, quand les enseignants du 2nd degré sont appelés à la grève par plusieurs organisations syndicales, et/ou le jour de la rentrée, pour une grève qui pourrait être reconductible "jusqu'au retrait de la loi", et/ou le refus de faire passer et surtout de faire remonter les résultats des évaluations de CP et CE1, comme l'ont déjà fait 17 % des enseignants dans le Doubs...
Le congrès devra trancher entre ces différentes options, plusieurs départements faisant valoir que les mobilisations précédentes ont été décevantes, et qu'il ne faudrait pas que de telles actions constituent finalement des "aveux de faiblesse". Quoi qu'il en soit, pour Francette Popineau, co-secrétaire générale, le syndicat a la responsabilité, vis à vis des enseignants, de "décrypter" un projet de loi et une politique qui se traduisent par "l'autoritarisme du ministre, la mise en concurrence des écoles et des enseignants, l'absence de concertation, la volonté d'intimider les professeurs". Arnaud Malaisé, son homologue de la tendance Ecole émancipée, annonce pour sa part "une nouvelle campagne, dès la rentrée, sur la professionnalisation des personnels" dont le point de départ sera la critique des évaluations.

La direction du SNUIPP annonce en effet, dès l'ouverture du congrès, sa volonté de s'appuyer sur les acquis de la recherche en éducation pour "outiller les collectifs de travail" et contribuer à lutter contre les tendances à l'individualisme et au repli sur soi qui sont à l’oeuvre dans les écoles. Il s'agit toujours, affirme-t-elle, de "transformer l'école pour transformer la société".

Dernière minute : Le congrès a décidé de lancer un appel à la grève et aux mobilisations dans les écoles le 13 juin. Il refuse "l’ensemble de la politique éducative conduite actuellement, notamment les injonctions pédagogiques des évaluations ou de la circulaire de rentrée ou encore la gestion calamiteuse des personnels incarnée à travers les dysfonctionnements du mouvement d’affectation des enseignants".

 

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