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L'oral s'enseigne-t-il ? La réforme du lycée l'oublie alors qu'un "grand O" est prévu au bac (Cahiers-pédaogiques)

Paru dans Scolaire le mardi 21 mai 2019.

"Il est temps de s'interroger non plus sur ce qu'il conviendrait de faire, mais sur ce qui explique que la pédagogie de l'oral rencontre toujours les mêmes résistances et les mêmes difficultés." Marceline Laparra (université de Lorraine) signe l'article récapitulatif du dossier du dernier numéro des Cahiers pédagogiques consacré à "la pédagogie de l'oral". Il était programmé depuis plus d'un an, avant que ne soient précisées les épreuves du baccalauréat, "grand oral" pour l'enseignement général et technologie, "chef d'oeuvre" pour l'enseignement professionnel et ses promoteurs attendaient beaucoup de propositions d'enseignants de terrain, qui diraient comment ils allaient s'y prendre pour préparer leurs élèves à ces épreuves, et au-delà, puisque l'oral prend une importance croissante dans la société. 

Mais s'il apparaît que les pratiques sont multiples et les occasions pour les élèves de travailler avec l'oral nombreuses, activités théâtrales, classe inversée et présentation de cours, ateliers slam, web radio, débats philosophiques dans les petites classes, rien n'est fait pour l'élaboration d'une pédagogie de l'oral, d'un parcours de construction de compétences spécifiques. C'est ainsi, par exemple, qu'au lycée, les TPE (travaux personnels encadrés) ont disparu et que les nouveaux programmes de français privilégient l'écrit. Et pourtant, "l'oral s'apprend, s'enrichit et se construit", écrivent les deux coordinatrices du dossier, Peggy Colcanap et Hélène Eveleigh.

Peut-être faut-il aussi mettre en cause, comme le fait Marceline Laparra, "les manques criants de la didactique du français en la matière". Est-ce dû au fait que "l'oral est fondé sur des savoir-faire en grande partie extrascolaires" ? Ou au peu de reconnaissance de ses "vertus", "l'une est sociale, en quelque sorte civique", c'est grâce à des "interactions orales régulées" que l'élève peut se sentir pleinement membre "d'une collectivité respectueuse de toutes les identités", l'autre est cognitive : "la confrontation avec ce qu'en pensent les pairs permet la coconstruction des apprentissages." C'est aussi que l'oral s'inscrit toujours dans un cadre collectif, et que le système scolaire évalue les élèves individuellement, ajoutent Carole Amsellem et Karine Risselin, enseignantes et formatrices dans l'académie de Créteil.

Les Cahiers pédagogiques, n° 553, 12 €, ici

Sur la difficulté de prendre la parole, ToutEduc suggère aussi une émission de France Culture, ici

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