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Quand le principal syndicat des enseignants albanais rencontre le SNETAA-FO

Paru dans Scolaire le lundi 20 mai 2019.

Nevrus Kaptelli a participé au Conseil national du SNETAA, réuni à Vichy la semaine dernière (voir ToutEduc ici). Il y a rencontré des enseignants de lycées professionnels qui ont des élèves venus d'Albanie, et qui lui ont dit qu'ils étaient très bons, ce qui a fait plaisir au président du SPASH, le syndicat indépendant des enseignants albanais.

ToutEduc : De quand date la création du SPASH ?

Nevrus Kaptelli : De 1995, du début du processus démocratique. C'est une des organisations qui a contribué à la chute de la dictature. Aujourd'hui, nous réunissons quelque 80 % de la profession. L'autre syndicat est issu des unions professionnelles qui participaient à l'ancien régime.

ToutEduc : Vous en êtes le créateur ?

Nevrus Kaptelli : J'étais vice-président, et quand mon collègue est parti à la retraite, je lui ai succédé.

ToutEduc : Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous vous heurtez ?

Nevrus Kaptelli : Nous avons des problèmes de salaires, ceux-ci n'ont pas augmenté depuis 6 ans malgré l'inflation et les promesses d'augmentation du budget, qui reste inférieur à 3 % du PIB. Nous nous plaignons également du manque de dialogue. La réforme de l'éducation est bonne, mais c'est la mise en oeuvre qui pose questions, surtout en ce qui concerne le recrutement des enseignants qui favorise les sympathisants du parti socialiste au pouvoir.

ToutEduc : Et sur le le plan pédagogique ?

Nevrus Kaptelli : On a remplacé les notes par l'évaluation de chacune des compétences. Je ne suis pas contre, mais comment fait-on quand on a 35 élèves et pas d'accès aux technologies numériques ? On a bureaucratisé le métier, aux dépens du travail sur les savoirs et de mémorisation.

Mais notre plus gros problème est démographique, avec une émigration intérieure, des campagnes vers les villes, extérieures, les jeunes quittent le pays, et de l'enseignement public vers le privé. Nous avons réussi à maintenir l'emploi, grâce à une réduction des obligations de service, de 24h ou 22h/ semaine à 20h. C'est une de nos victoires.

ToutEduc : Quels sont vos liens avec le SNETAA et FO ?

Nevrus Kaptelli : Nous avons un partenariat depuis plus de six ans. Ils sont indépendants comme nous et nous avons des activités communes, des échanges d'expériences. Nous avons beaucoup à apprendre du syndicalisme français. Nous avons aussi noué des liens d'amitié avec Christian Lage et Pascal Vivier (l'ancien et l'actuel secrétaires généraux du SNETAA, ndlr)

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