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Pourquoi une start-up dans le domaine de l'éducation n'est pas une entreprise comme les autres. L'exemple du JTV kids

Paru dans Scolaire le dimanche 12 mai 2019.

Que signifie l'expression "marché de l'éducation", expression désormais devenue usuelle ? Valérie Béranger, ancienne journaliste à BFM TV, titulaire d'un executive MBA à HEC, s'apprête à lever 1 M€ pour développer et commercialiser un média interactif destiné aux 7-12 ans. Ceux-ci auront accès à une banque de petits sujets d'actualité, renouvelés chaque semaine, ils devront en choisir trois et, tel un présentateur du Journal télévisé, "les lancer", ce qui suppose d'en avoir saisi l'intérêt... Ce "JT" conçu par l’enfant se présente comme un réseau fermé. Les camarades de classes comme les parents peuvent être invités dès lors qu’ils se sont identifiés. En somme ce JT peut autant être fait à la maison que dans un cadre scolaire.

ToutEduc : Depuis combien de temps avez-vous ce projet ?

Valérie Béranger : Plus de trois années ! J’ai vite compris que ma carte de presse n'était pas une carte de visite suffisante. J'ai obtenu de mon ancien employeur qu’il m’autorise une formation managériale (d’un an et demi) en plus de mon travail, puis j’ai pu quitter dans la foulée BFM dans des conditions financières honorables. Il y a deux ans, j'ai créé une SAS (société par actions simplifiées, ndlr) où j'ai investi mes deniers personnels, et, avec divers apports réuni des centaines de milliers d'euros. Nous avons obtenu de la BPI (Banque publique d’investissement, ndlr) une première somme pour les développements informatiques. Au total, une quinzaine de personnes ont travaillé sur la R&D de ce projet.

ToutEduc : En quoi une entreprise qui s'inscrit dans le marché de l'éducation est-elle différente d'une entreprise "lambda" qui se développe sur le net ?

Valérie Béranger : Sur le marché des écoles, on ne peut pas financer un produit destiné à des enfants par la publicité ou le placement de produits. Toutefois, le JT pourrait comprendre des messages de prévention financés par de grands groupes concernés. Quant aux fondations qui travaillent dans le domaine de l'éducation, elles pourraient être intéressées par un outil très pédagogique d'éducation aux médias et aux enjeux de l'actualité, trop souvent en France, elles restent tournées seulement vers les associations, et peuvent difficilement apporter un soutien du type mécénat à une société commerciale pourtant solidaires. D'autre part, les écoles, et c'est bien légitime, sont des sanctuaires très difficiles d’accès. Faire des beta tests de son produit sur ce marché relève du défi ! Nous avons mis deux ans, ce qui relève du challenge pour une start-up !

ToutEduc : Quel sera votre modèle économique ?

Valérie Béranger : Des parents pourront abonner leurs enfants, 5€/ mois, mais nous comptons surtout sur les entreprises qui interviennent déjà dans les écoles, à condition que les enseignants soient convaincus par le média.

ToutEduc : Comment faire ?

Valérie Béranger : Prendre beaucoup, beaucoup de temps, rencontrer des directeurs d'écoles, des inspecteurs, pour leur présenter le média. Rencontrer l’ensemble des ministères concernés afin de rassurer sur notre démarche. Un vrai parcours du combattant avec des seuils de difficultés à part ! Malgré tout, vous savez que vous avez réussi quand les enfants dans les classes vous applaudissent !

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