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GRH de proximité : des attentes auxquelles l'Education nationale peinera à répondre (Inspections générales)

Paru dans Scolaire le mercredi 17 avril 2019.

"L'intérêt suscité par les embryons de GRH de proximité et la satisfaction des personnels y ayant recours devraient davantage être mis en valeur." Au mois de février de l'année dernière, le ministre de l'Education nationale a demandé "de mettre en place en place un dispositif expérimental de gestion des ressources humaines au plus proche du terrain", et le rapport des deux inspections générales vient d'être publié.

Plusieurs constats s'imposent. Dans les vingt académies qui ont répondu aux questions des inspecteurs, "les personnels du second degré et les personnels administratifs sont pris en charge", mais seules treize d'entre elles "déclarent traiter aussi des cas de personnels du 1er degré". Toutes se sont efforcées "de trouver des solutions en matière de prise en charge de la difficulté individuelle". Ne vient qu'au second rang des préoccupations "la résolution des situations conflictuelles", et seulement ensuite le "conseil en évolution professionnelle".

Des directeurs de CIO, des sortants des IRA, des enseignants du 1er degré

Toutes les académies ont dégagé des moyens en postes, ce qui ne va pas sans difficulté "en période de restriction budgétaire". L'académie de Lille "a calculé que la généralisation à l'ensemble des bassins nécessiterait 38 ETP", exactement le nombre de postes de personnels administratifs qu'elle doit restituer. "Conscients de la nécessité de trouver des solutions", les rectorats en envisagent plusieurs, dont la reconversion de "certains directeurs de CIO dans le contexte de la réforme de l'orientation", ou le recrutement de personnes extérieures à l'Education nationale, par exemple "de jeunes sortants des IRA, (en) misant sur leur adaptabilité et leur enthousiasme à construire un nouveau dispositif", ou, autre exemple, des psychologues du travail, mais aussi parmi les enseignants, notamment du 1er degré.

Toutes les académies évoquent le "retour de satisfaction des personnels accompagnés, notamment grâce à la qualité du suivi des situations individuelles", et elles disent pouvoir s'appuyer sur "des personnels formés, expérimentés, stables, très impliqués, motivés, régulièrement réunis".

Des opportunités trop limitées

Mais cette dynamique se heurte à un certain nombre de freins. "Les chefs d'établissement comme les IEN du 1er degré sont soucieux que ce nouveau dispositif ne vienne pas empiéter sur leur responsabilité de premier interlocuteur en matière de RH (...). La saisine directe et en toute confidentialité (de l'entité de charge de la GRH de proximité) inquiète les managers de proximité qui craignent de perdre l'information, d'être ainsi moins impliqués ou de voir leur management contesté." Ces GRH se heurtent également au "coût important des bilans de compétences" et aux "opportunités trop limitées en matière de congés de formation, de détachement ou de mise en disponibilité". "Les enseignants du 1er degré en sont particulièrement victimes en raison de la difficulté, voire de l'impossibilité de les remplacer."

Or, du fait de l'allongement des carrières, "les demandes de réorientation professionnelle ne vont pas manquer d'affluer (...). L'enjeu sera de ne pas créer d'attentes qui ne pourraient pas être satisfaites (...) dans un environnement qui n'est guère favorable aux circulations de personnels entre les ministères du fait de la situation de l'emploi dans la fonction publique", même si "un portail commun de l'emploi public des trois fonctions publiques (...) sera opérationnel sous peu" et se substituera à la BIEP (bourse interministérielle de l’emploi public). Le rapport invite l'institution à inventer des réponses "à l'interne", "qui ne peuvent qu'être facilitées par des évolutions de notre organisation (école du socle, perméabilité public-privé, postes spécifiques...)".

Les auteurs voudraient plus "de fluidité dans le système", et citent l'impossibilité d'évoluer vers une catégorie inférieure "alors que le métier conviendrait mieux". Il faudrait également aider les académies à identifier de nouveaux métiers, "faciliter les détachements et les mises en disponibilité", et définir un "cadre national", que la DGRH du ministère définisse donc ce quelle attend de la GRH de proximité.

Le rapport "L’accompagnement des personnels en académie dans le cadre de la GRH de proximité" ici

 

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