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Mobilisation du 30 mars : une convergence des sujets d'inquiétude et de mécontentement

Paru dans Scolaire le dimanche 31 mars 2019.

Selon la FSU, qui appelait avec d'autres organisations ce 30 mars à manifester "contre la réforme Blanquer", "des dizaines de milliers de personnes, enseignant-es, personnels de l'Education, parents d'élèves, organisations de jeunesse", ont montré "qu'il existe une attente forte pour obtenir, à l'inverse de ce projet de loi, des mesures permettant de donner au système éducatif la capacité de faire réussir tous les jeunes". Un temps de mobilisation est prévu pour le vendredi 4 avril et les enseignants se joindront à la mobilisation du 9 mai "pour défendre la Fonction publique".

Le GFEN propose une analyse des "dangers du projet de loi pour une Ecole de la confiance" et du "détricotage des réformes liées à la loi de refondation de 2013 (...) au profit du dédoublement des CP et CE1 en REP+" et d'une "logique de concurrence entre établissements du second degré" tandis que disparaît "toute politique volontariste de promotion de la mixité sociale et scolaire" et que les enseignants sont "réduits au rang d'exécutants" soumis à des "injonctions pédagogiques rigides et descendantes". Le Groupe français d'éducation nouvelle dénonce également "le marché de l'école privée (qui) ne s'est jamais aussi bien porté" et "le délit d'initié qui permet aux familles les mieux dotées financièrement et culturellement d'adopter les stratégies payantes". Il s'inquiète de voir confier aux étudiants "des charges d'éducation, de pédagogie et d'enseignement". "On assiste à une profonde mutation de l'éducation" sans tenir compte "des professionnels de l'éducation et de leurs représentants" et sans que soit dit à quelle société on souhaite former les élèves.

Parmi les sujets de mécontentement, à noter la dénonciation par le SNUEP-FSU du projet de programme d’histoire-géographie de la voie professionnelle: "Droits sociaux, dont le droit de grève, comme transformations économiques et sociales disparaissent" tandis que le ministre y ajoute "l'histoire du compagnonnage au XIXe siècle", ce qui "sert à justifier le dispositif pédagogique du chef d'œuvre".

Des initiatives départementales ont été prises. Ainsi, en Loire-Atlantique, une intersyndicale avait déjà réuni "550 personnels grévistes le 19 mars", puis le 25 mars, "comme plusieurs autres départements" selon le communiqué adressé à ToutEduc. Pour les signataires, FSU, SUD, FO, CGT, la loi "pour l’école de la confiance" n’est que "la pointe avancée d’une stratégie plus vaste".

A Paris, les organisations syndicales du 1er degré, SNUIPP-FSU, SNUDI-FO, SE-UNSA, SUD Education, CNT et CGT estiment que la mobilisation a payé puisque le recteur a annoncé qu'il "n’est plus question de blâme, mais d’avertissement qui pourrait n’être qu’oral" en guise de sanction pour les enseignants qui ne font pas passer les tests de CP-CE1. "Le changement de ton de l'Académie est net" ce qui n'empêche pas que "des écoles annoncent déjà leur fermeture pour la journée de grève nationale du 4 avril".

Le SNCL (Syndicat national des collèges et lycées - FAEN) dénonce pour sa part un "simulacre de dialogue social". "Les dotations allouées aux académies, aux départements, aux établissements, pour préparer la rentrée 2019 reposent sur le fait que deux heures supplémentaires annuelles pourront être imposées au lieu d’une actuellement." Il estime que "le Gouvernement veut tout simplement supprimer tous les acquis et toutes les protections mises en place après la Seconde guerre mondiale et remettre totalement en cause le modèle de la Fonction publique."

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