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Le SE-Unsa demande "des moyens" pour sauver la réforme des lycées (ou bien son report à 2020)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 27 mars 2019.

Le SE-UNSA "a pris part à la concertation sur la réforme (du lycée) dans une démarche constructive, approuvant la réduction du nombre d’épreuves terminales et la construction progressive du projet d’orientation des élèves", mais aujourd'hui 27 mars, au cours d'une conférence de presse, il "alerte le gouvernement sur l’échec à venir de la réforme" et ajoute : "Il est encore temps de reporter sa mise en œuvre à la rentrée 2020 afin de se donner les moyens et le temps d’apporter des réponses à tous les problèmes déjà identifiés."

Pour Nicolas Anoto, délégué national, contrairement à ce qu'avait annoncé le ministre, "à l’échelle locale, il n’y a pas de priorité donnée dans la carte des spécialités aux établissements prioritaires". Il faudrait aussi des moyens pour l’ouverture d’enseignement de spécialités supplémentaires, mais aussi la création d’un enseignement "complémentaire" de maths dès la classe de première pour des élèves qui envisagent, par exemple, d'être professeur des écoles. Sandra Murphy responsable académique (Versailles) fait le constat désabusé d’une certaine tendance à voir se reconstituer l’ancienne filière maths.

De plus, les programmes sont trop lourds, le programme d’histoire fondé sur le "roman national" est "problématique". Le compte ne semble pas y être non plus s’agissant de la mise en place "d’une meilleure orientation par et pour les élèves", raison pour laquelle le SE demande "un recrutement plus important de PsyEN Edo, seuls personnels compétents pour mener des entretiens approfondis avec les jeunes et porter un regard distancié sur leur projet".

Stéphane Crochet indique que 3 % des enseignants estiment que la réforme va dans le bon sens, un résultat que le secrétaire général du syndicat impute à l'absence de moyens. Le SE a en effet interrogé les enseignants sur la préparation de la rentrée 2019 "et la mise en œuvre concrète des changements prévus pour l’offre d’enseignement au lycée, l’orientation et les nouvelles épreuves du baccalauréat". Il a recueilli 3 264 réponses (dont 27% d’adhérents du SE-Unsa).

Ce n’est pas l’offre de spécialités qui fait problème pour 50 % des répondants, les sept spécialités étant bien présentes dans la quasi-totalité des établissements. "Toutefois la situation est plus compliquée pour les spécialités rares (numérique et sciences informatiques, Arts, Langues et cultures de l’Antiquité)." Pour les options, en revanche, l’avis est plus négatif, "46,17% des interrogés trouvent l’offre insuffisante et 38,34 % la trouve satisfaisante. "66, 07% des collègues interrogés ne pensent pas qu’un système de choix de spécialités et d’options permettra aux élèves une construction plus progressive de leur projet" ; pour les adhérents du SE, les chiffres sont plus nuancés "avec 51% qui ne sont pas convaincus par le nouveau système".

Ils sont également plus de la moitié à penser que les effectifs dans les classes vont augmenter "sensiblement", trois sur quatre à penser que "les moyens d’accompagnement, de dédoublement et de co-animation" vont diminuer", près de 50 % pensent que les programmes ont évolué dans le mauvais sens, trois sur quatre qu'ils ne semblent pas adaptés aux élèves. Ils sont encore 80 % à considérer qu'ils n'ont pas bénéficié de suffisamment d’information sur les changements prévus, 75 % à penser que la réforme "va dans le mauvais sens".

Michel Delachair

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