J-M Blanquer estime que la France peut avoir "un des meilleurs systèmes éducatif du monde" (colloque du Réseau des ESPE)
Paru dans Scolaire le mercredi 27 mars 2019.
"La France a les moyens d'avoir un des meilleurs systèmes éducatif du monde", estime Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education nationale intervenait, ce 27 mars, lors du colloque organisé par le Réseau des ESPE pour "Le Printemps de la recherche en éducation". Nous pouvons, continue le ministre, réussir "en mieux" ce que Singapour a fait en réalisant la synthèse de la tradition confucéenne et des acquis de la science. Nous avons, avec Descartes, la tradition de la logique et avec Picasso, celle de la culture, ajoute-t-il, non sans avoir fait référence aux systèmes éducatifs qui ont le plus progressé, dans les pays du Nord, au Québec, mais aussi en Floride, où ils se sont appuyés sur la recherche.
C'est en se fondant sur les apports du CSEN (Conseil scientifique de l'Education nationale) qu'ont été rédigés le guide sur la lecture et les circulaires de recommandations sur les enseignements fondamentaux, dont le ministre précise qu'elles sont "faites pour être discutées", mais il refuse les querelles sans fondements, comme l'opposition entre fluence et compréhension, qu'il juge factice.
Pour le ministre, formation initiale et formation continue des enseignants doivent progresser, le N du nouveau nom des ESPE, qui deviennent des INSPE, désigne la garantie d'une égalité de la qualité des formations sur tout le territoire et le I pour "institut" marque un renforcement de leur ancrage universitaire. Interrogé sur les moyens, il évoque un investissement important, mais plutôt pour les décharges des enseignants qui conserveront un temps partiel dans le 1er ou le 2nd degré que pour les enseignants chercheurs. Il évoque plutôt à ce sujet des "labo partagés", un nouvel "écosystème" qui ferait tomber les cloisons, et permettrait plus facilement aux universitaires qui ne sont pas de l'INSPE de participer à la formation des enseignants.
Il évoque également la mise en place d'un diplôme interuniversitaire d'informatique pour l'enseignement de spécialité qui sera mis en place dans une vingtaine d'établissement et pour lequel 2 000 candidats se sont déjà signalés, là où on en attendait 1 400.
A noter qu'intervenant après le ministre, Michel Fayol a montré l'importance d'un travail sur les nombres à l'école maternelle, où l'on surestime de beaucoup la capacité des enfants de petite section à manier des chiffres au-delà de trois, et où certains enfants sont déjà stressé par les dénombrements. Interrogé sur le plan Villani-Torossian qui démarre au cycle 2, l'universitaire fait remarquer que la recherche internationale montre que les difficultés sont "bien plus précoces qu'on ne le pensait".