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Erasmus+, quels résultats, quelles tendances ?

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 22 mars 2019.

Laure Coudret-Laut, directrice de l’agence Erasmus+ France, a présenté les résultats d’Erasmus+ de 2018 hier 21 mars. Pour la France, nous étions l’an dernier à 78 017 mobilités : 33 876 en études, 12 025 concernant les personnels, 32 116 pour des stages. D’après les chiffres communiqués par l’agence, "le nombre de mobilités Erasmus+ depuis la France a augmenté de 33% entre 2014 et 2018. La mobilité de stage et celle des enseignants sont celles qui croissent le plus vite, confirmant l’intérêt pour des séjours professionnalisant et ouvrant sur un réseau de contacts en Europe.". La directrice donne une définition du programme : "Erasmus+ consiste à donner des compétences et à ouvrir sur la culture de l’autre."

A ce propos, elle tient à signaler que le film d’Arte qui sera diffusé le 14 mai prochain, "Les enfants d’Erasmus, l’Europe pour tous ?" correspond à cette définition. Selon le communiqué de presse d’Arte, ce documentaire montre que "peu de voix se font entendre pour vanter les bienfaits éducatifs et culturels de l’Union Européenne". Le film met en évidence Erasmus en tant que "laboratoire qui permet d’observer à quel point les Européens ont changé depuis le lancement du programme en 1987, et à quel point ils ont changé l’Europe."

La directrice de l’agence Erasmus+ France précise également que le programme qu’elle dirige est pragmatique : "c’est le pays qui envoie qui diplôme." Elle réfute l’idée qu’Erasmus+ pourrait être un biais d’attraction des cerveaux de tel ou tel pays pour tel ou tel pays. "La première mobilité organisée par Erasmus peut donner des perspectives de mobilité plus longue aux participants. Cependant, ces volontés personnelles ne sont pas de notre ressort."

A noter que l’agence Erasmus+ se trouve à Bordeaux et qu’elle possède à ce jour 700 développeurs à travers toute la France. Ainsi, elle permet de porter des initiatives locales au niveau européen et d’en démultiplier les effets (ici). Par ce biais, Erasmus+ se présente comme un levier pour les territoires. Selon Erasmus+, le programme est pleinement utilisé par des acteurs de l’éducation et de la formation situés en Ile de France, en Auvergne, en Rhône-Alpes, et en Nouvelle Aquitaine. De leur côté, la Martinique et la Corse se démarquent sur le financement par habitant. Pour devenir porteur de projet, Laure Coudret-Laut rappelle que la plateforme https://www.erasmusplus.fr/penelope/ est là pour les accompagner.

Lors de la présentation des résultats, il est stipulé que "l’action de l’agence Erasmus+/Education-formation s’inscrit dans un contexte porteur tant au plan national qu’européen avec d’importants objectifs pour les espaces européens de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur." Le budget que toutes ces actions représentent est clairement explicité : 201, 8 millions, soit une augmentation de 23% par rapport à 2017, de 9% du nombre de candidatures et de 15% de demande financière.

Malgré le Brexit, le Royaume Uni reste une destination appréciée même si la dynamique change. Ne serait-ce que pour la formation professionnelle, d’après ce que souligne Laure Coudret-Laut. Actuellement, dans cette voie, l’Espagne est la première destination. Elle est suivie par l’Irlande. Le Royaume Uni n’est qu’en troisième position. Malte prendrait de l’essor.

Plus précisément, au regard de la voie professionnelle, et de l’apprentissage, Laure Coudret-Laut évoque un décret sur l’apprentissage/mobilité lié à la loi sur l’avenir professionnel qui portera sur trois thèmes : la suspension du contrat de travail pour l’apprenti dans le cadre d’une période de mobilité, le rôle des OPCO (opérateurs de compétences) à propos de la mobilité même des apprentis et la fonction exacte du référent-mobilité des CFA.

Pour Laure Coudret-Laut, "c’est un beau chantier à mettre en œuvre. Il nous faut mettre la formation professionnelle au même niveau que l’enseignement supérieur." A ce sujet, elle rappelle que l’unité Bac Pro mobilité "validant les résultats d'une période de formation effectuée dans un État membre de l'Union européenne, de l'Espace économique européen ou de l'Association européenne de libre-échange, dans le cadre de la préparation à ce diplôme" est bien active. Elle se fait sur la méthode ECVET (European Credit system for Vocational Education and Training) dont les conditions de mise en œuvre permettent le transfert, la reconnaissance et l'accumulation des acquis d'apprentissages validés à l'issue de mobilités en vue de l'obtention d'une certification professionnelle (diplôme, titre ou certificat). D’après Laure Coudret-Laut, "cette méthodologie est valable pour toute la voie professionnelle et pour toute l’Europe et elle doit se développer au même niveau que les ECTS (European Credits Transfer System) pour l’enseignement supérieur." Depuis 2012, le système ECVET permet la mise en place des dispositifs de transfert, de cumul et de reconnaissance des acquis à l’étranger pour l’enseignement et la formation professionnels. Ainsi, les apprenants de la voie professionnelle, au même titre que ceux du supérieur, qui partent en mobilité peuvent bénéficier du cadre européen des certifications et des outils comme "l’accord de partenariat", le "contrat pédagogique" ou le "relevé d’apprentissages" (ici), tout ceci pouvant s’inscrire dans un EUROPASS reconnu par les employeurs (ici).

Quant à l’enseignement scolaire, le focus se place sur les mobilités d’enseignants et de personnels. Les chiffres officiels que communique l’agence se montent à 4265 mobilités organisées en 2018 pour un stage d’observation, pour une formation ou pour un enseignement à l’étranger.

 

 

Hélène Cénat

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