Scolaire » Actualité

Lycées : La mise en oeuvre de la réforme (confidentiel), une analyse de C. Lelièvre, la journée du 15 mars

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 12 mars 2019.

L'orientation des élèves de seconde

"Au niveau de chaque établissement, il est nécessaire de veiller à ce que les élèves (de seconde des lycées d'enseignement général, ndlr) et leurs familles formulent au moins 4 souhaits d'enseignement de spécialité au 2ème trimestre de façon à pouvoir formuler des propositions alternatives au 3ème trimestre sur cette base." C'est l'un des points saillants d'une lettre adressée par le DGESCO aux recteurs et que ToutEduc s'est procurée.

Le directeur général de l'enseignement scolaire rappelle que c'est l'IA-DASEN qui "prend la décision d'affectation des élèves dans les formations implantées dans le département". Jean-Marc Huart ajoute que "les principaux enseignements de spécialité et les spécialités professionnelles sont proposées dans le district d'affectation de l'élève", mais que certains de ces enseignements "ne font toutefois l'objet que d'implantations correspondant à une desserte soit nationale, soit commune à plusieurs académies".

En ce qui concerne les élèves de l'enseignement général, il précise que les élèves "qui choisissent leurs enseignements de spécialité parmi ceux proposés dans leur établissement sont prioritaires", mais "il peut s'avérer impossible de satisfaire le choix des élèves dans leur établissement", notamment "si la composition des choix n'est pas possible compte tenu des contraintes d'organisation de l'établissement" (autrement dit, si la grille des emplois des temps rend impossible de combiner certains enseignements de spécialité, ndlr). Dans ce cas, le lycée propose "un autre enseignement de spécialité offert dans l'établissement parmi les 4 souhaits" formulés au 2ème trimestre, voire un enseignement "qui ne figurait pas dans les 4 souhaits", ou un enseignement proposé dans un lycée voisin "dans le cadre d'une convention établie entre les deux établissements" ou un enseignement proposé par le CNED.

Pour aider le chef d'établissement "à définir son organisation idéale", les demandes d'enseignement de spécialité seront enregistrées dans une application dite "siècle-orientation". "A brève échéance (...), un télé-service proposé aux familles limitera le travail de saisie dans les établissements."

Pour les élèves de seconde professionnelle, le DASEN "s'appuie sur l'application nationale Affelnet-lycée" et sinon, parmi les critères de traitement des demandes figurent "la capacité d'accueil de l'établissement demandé" ainsi que "les notes de l'élève dans les matières en lien avec la spécialité souhaitée".

A noter que la FCPE demande au ministre de l’Education nationale "une pause dans la réforme des lycées". La fédération des conseils de parents d'élèves estime que "le système des spécialités pointe la question de l'égalité entre les établissements" qui ne proposent pas "l'intégralité des spécialités" d'autant "qu'il y a une pénurie d'enseignants pour certaines matières" et que "les conventions entre établissements annoncées peinent à émerger pour des raisons pratiques". D'ailleurs, "certains établissements sont tentés de recréer, au travers de triplettes proposées aux lycéens, les filières actuelles".

Les programmes de terminale

Le Conseil supérieur des programmes annonce que, depuis hier 11 mars, il reçoit "les organisations syndicales et les associations disciplinaires pour échanger sur ces projets en cours d’élaboration" pour les classes de terminale "du futur lycée général et technologique". Les textes seront "examinés, discutés, puis votés par les membres du Conseil" en mai et en juin, pour une mise en oeuvre à la rentrée 2020.

Une analyse de Claude Lelièvre

Dans une tribune publiée par AOC, Claude Lelièvre estime que "la logique" qui anime la réforme du lycée "n’est pas nouvelle" et qu' "elle s’inscrit dans le sillage de certaines réformes tentées sous Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy". Pour l'historien de l'éducation, "l’expansion d’un système généralisé d’enseignement tout au long de la cinquième République s’est accompagnée de nombreux changements qui portent – en dernière analyse – sur la modalité dominante de différenciation pour traiter les différences : différenciation des établissements, différenciation des filières, différenciation de cursus plus ou moins individualisés". Autrefois, la différenciation était "fondée sur les types d’établissements" : cours complémentaires, collèges et lycées. De Gaulle crée les CES (collège d’enseignement secondaire) avec leurs trois filières avant leur mise en cause par la réforme Haby. Au lycée, les séries sont mises en cause par le projet de François Fillon en 2005, puis de Xavier Darcos en 2008 qui souhaitaient développer "un système optionnel ou 'modulaire' permettant de multiplier les combinaisons et de mettre en place des cursus individualisés fort diversifiés" avant que ne reculent J. Chirac puis N. Sarkozy. La réforme actuelle combine les deux projets "sur fond d’effacement relatif des deux principes de différenciation les plus anciens", le "type" d’établissement et les " filières". Elle joue sur l' "effet établissement" (chacun développant ses spécificités, comme les collèges avec les classes bilangues, ndlr) et, potentiellement, leur mise en concurrence.

La manifestation "climat" du 15 mars

Dans un communiqué, le ministère de l'Education nationale annonce que, vendredi 15 mars, "entre 16h et 18h", dans chaque lycée, seront organisées "des réunions thématiques" et que "les élèves, les enseignants et les personnels pourront débattre sur les enjeux climatiques (...), lors d’une séquence banalisée". Les élèves élus aux CVL (conseils de la vie lycéenne) seront chargés de "relayer l’expression et les attentes des lycéens" et "une synthèse sera proposée au ministre lors de la réunion du Conseil national de la vie lycéenne" le 5 avril prochain.

SUD éducation dénonce "un grossier contre-feu" et rappelle qu'il a déposé un préavis de grève "couvrant l’ensemble des personnels de la maternelle à l’université qui souhaiteront se mettre en grève le 15 mars".

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →