Trois ministres, Agriculture, Education nationale, Travail, pour relancer l'enseignement agricole
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 27 février 2019.
"L’enseignement agricole est une pépite." C’est ainsi que Didier Guillaume a lancé la campagne "L’Aventure du vivant – Les métiers grandeur nature", sur le Salon de l’Agriculture, ce 27 février. Le ministre de l’agriculture et de l’alimentation fait valoir des taux de réussite et d’insertion professionnelle exemplaires. Il évoque "la transition agroécologique"qui ne pourra se faire que "par la formation et le renouvellement des générations". Pour appuyer son discours, il est accompagné par Jean-Michel Blanquer et par Muriel Pénicaud. Dès la semaine dernière, ces trois ministres avaient annoncé qu’ils souhaitaient, dans un cadre de travail commun, se pencher sur les perspectives pour la jeunesse dans les territoires ruraux. Didier Guillaume insiste sur la notion de "métiers du vivant", car il voudrait "s’adresser directement aux jeunes collégiens et lycéens", ceux qui cherchent leur orientation. Pour aiguiser leur curiosité et susciter leur envie de se former dans l’agriculture, le site "laventureduvivant.fr"sera relayé par les réseaux sociaux, notamment ici, sur un média social très actif sur Facebook et YouTube. A ce jour, il y aurait déjà eu quelque 160 000 clics sur le snapchat associé à cette campagne alliant aussi bien les Maisons Familiales Rurales, les lycées agricoles que les parents d’élèves.
Didier Guillaume insiste également sur le fait qu’avec les autres ministères, il s’agit de la "même chaîne, une chaîne de la connaissance, une chaîne du vivant", que la formation soit faite en apprentissage ou sous statut scolaire. "Il existe des passerelles entre les lycées et les centres de formation."
A ce propos, Muriel Pénicaud se félicite des bons chiffres de l’apprentissage dans la formation agricole. D’après elle, cela représente jusqu’à 35 000 jeunes, et "tous ces jeunes ne sont pas forcément issus de l’agriculture et ils se forment pour des métiers-passion. Plus de 200 métiers sont ainsi à disposition pour lesquels les diplômes vont du CAP à l’enseignement supérieur." Thomas, témoin-apprenti qui suit sa formation à la Maison Familiale Rurale de Laval en BTS – Génie des équipements agricoles - renforce les paroles de la ministre en disant que "grâce à sa formation, il obtient les connaissances techniques, l’ambition et une source de revenus."Thomas déplore également que "les formations des MFR soient méconnues des professeurs des collèges."
De son côté, Jean-Michel Blanquer rappelle tous les engagements communs pris entre son ministère et celui de l’agriculture. Une convention à ce propos avait été signée l’année dernière à la même époque autour des thèmes suivants : l’orientation, les référentiels, les politiques éducatives, l’éducation artistique et culturelle, les ressources pédagogiques, l’intemporalité et la convergence des systèmes d’information, la cohérence de l’offre de formation et la mobilisation des ressources humaines et les partenariats statistiques (voir ici). Le ministre insiste tout particulièrement sur la partie "orientation"de cette convention. Il souligne les travaux menés jusqu’à ce jour par les professionnels de l’orientation et les passerelles existant entre les deux systèmes. Le ministre insiste, il a "beaucoup d’admiration pour les lycées agricoles. Ils sont souvent très agréables à vivre. Ils sont exemplaires. Ils sont sources d’inspiration pour d’autres établissements. Entre l’éducation nationale et l’agriculture, il y a une très grande complémentarité et fraternité."
Tout au long du Salon de l’Agriculture, les jeunes en quête d’orientation auront également la possibilité de découvrir des actions pédagogiques telles que celles présentées par INTERBEV (Interprofession Détail et Viande) qui propose "un voyage au cœur de la filière-viande"et de ses innovations. Pour sa part, la Commission européenne organise tout au long de la semaine des présentations audiovisuelles interactives de 20 minutes relatives à l'Europe et à l'agriculture, à destination des lycéens (ici)."
Interrogé par ToutEduc, le directeur général de l'enseignement agricole (DGER) évoque le renouvellement à venir des générations d'agriculteurs et des salariés des industries agro-alimentaires notamment, donc l'importance des débouchés pour ces filières.
Hélène Cénat