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Réforme du lycée : le plaidoyer de Pierre Mathiot (AOC)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 27 février 2019.

La réforme du lycée d'enseignement général et technologique est une opportunité pour aller vers "une autonomie assumée" des établissements "pour autant que ses diverses parties prenantes se fassent confiance", écrit Pierre Mathiot. L'auteur du rapport sur lequel ont été fondées les réformes du bac et du lycée d'enseignement général et technologique livre sur le site d'AOC les "réflexions" que lui inspirent les attaques dont elles font l'objet.

Une part importante de cette tribune est consacrée au rappel de la situation actuelle, loin d'être satisfaisante, qu'il s'agisse de l'égalité entre les établissements, du caractère national de l'examen, de la détermination précoce des orientations... Le politiste demande à la fois qu'on n'idéalise pas l'existant et qu'on évite les procès d'intention. "On est tellement convaincu que la réforme aboutira à une situation pire que la situation actuelle que l’on en vient à défendre un statu quo insatisfaisant (...). On se refuse à regarder le monde tel qu’il est et a sans doute toujours été." De plus, les critiques portent sur tel ou tel aspect de la réforme qui n'est jamais considérée dans son ensemble, ce qui n'est pas surprenant car elle affecte différemment les uns et les autres.

Il ajoute : "Une réforme d’une telle ampleur ne peut pas être réalisée de façon satisfaisante en quelques mois et s’accompagnera à l’évidence d’ajustements divers (offre de spécialités, programmes, organisation des épreuves…) dans les années qui viennent." Il faut donc, estime-t-il, réserver son jugement sur un processus qui n'est pas encore pleinement mis en œuvre et qui devra être progressivement ajusté.

Il identifie pourtant plusieurs sources de difficulté. C'est d'abord le calendrier. L'objectif fixé par le président de la République était que la première session du nouveau baccalauréat soit organisée en 2021. "Cela supposait donc d’agir relativement vite." D'ailleurs, "les contraintes calendaires ont conduit le Conseil National des Programmes à travailler de façon très rapide."

Autre problème, "la production d’attendus trop cadrés par telle ou telle filière du Sup (...) ne correspond pas à l’esprit de la réforme que nous avons voulue car ils fermeraient par trop le champ des possibles". Et l'auteur espère "que la perspective du bac 2021, et de ses premiers lauréats, conduira à un aggiornamento des attendus". Il faudrait aussi "que les heures dédiées, dès la seconde puis durant le cycle terminal, à l’accompagnement des élèves, soient véritablement utilisées dans ce but, sauf à entretenir les inégalités malheureusement classiques liées à leurs origines socio-culturelles".

En ce qui concerne le risque "de voir la lourdeur excessive du mois de juin se disséminer en quelque sorte sur les mois qui précèdent", c'est pour lui "d’abord le résultat d’une incapacité des organisations enseignantes à imaginer un système géré de façon souple, établissement par établissement ou par bassins d’établissements". 

Et Pierre Mathiot ajoute qu'un lycée "dispose d’une latitude de manœuvre non négligeable pour s’organiser, à la condition bien entendu que l’équipe de direction et les enseignants, en accord avec les parents d’élèves et les élèves, y trouvent du sens et s’organisent de façon à ce que cela repose sur une responsabilité partagée".

Le site d'AOC ici

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