Antisémitisme : mobilisation des organisations étudiantes et de jeunesse
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 20 février 2019.
"Hausse des actes antisémites : tous concernés !" Avec ce slogan, des organisations étudiantes et de jeunesse (Animafac, Jeunesse Ouvrière Chrétienne, FIDL, SGL, UNL, CNAjep, Parlement des Etudiants, UEJF, Volt, UNEF, FAG, UNI, Les Jam !, Jeunes Radicaux, Udi Jeunes, Générations, Jeunes Démocrates, Les Jeunes Ecologistes, Les Jeunes Socialistes, Le Mouvement des Jeunes Communistes de France) ont appelé à la mobilisation hier 19 février contre l’antisémitisme, car selon elles, "les chiffres sont alarmants, les actes sont marquants." En 2018, les actes antisémites auraient augmenté de 74% en France avec plus de 540 actes signalés.
Selon ces organisations, "nos universités, nos écoles, nos établissements ont été frappés par des dégradations, des tags, des menaces, des cas de harcèlement visant les étudiant.e.s juif.v.e.s". La jeunesse avait été mise à l’honneur par les organisateurs. Sur un podium à Paris, place de la République, des adolescents se sont succédé au micro pour lire "Le métèque" de Moustaki ou des pages de Primo Levi. Cependant, comme le signale l’AFP, "il y avait peu de participants de moins de 30 ans mais beaucoup de seniors".
Mais lorsqu’ils étaient là, c’était par conviction. A titre d’exemple, Maximilien étudiant de 21 ans interrogé par CBNEWS témoigne : "J’ai un ami juif, je ressens son mal-être en ce moment et ça me dégoûte. Même si je ne suis pas directement concerné, il fallait être là". Le monde adulte issu de l’enseignement a pu aussi regretter ce manque de mobilisation de la jeunesse, comme en témoigne cette enseignante : "Je pensais avoir inculqué une culture historique, je me suis trompée : l'enseignement de la Shoah ne parvient pas à toucher tout le monde. Je le prends pour moi et très mal."
Sur ce thème, la FIDL, le 12 février, avait été reçu à l’hôtel Matignon pour la 1ère cérémonie de remise du prix Ilan Halimi en présence d’Edouard Philippe, de Marlène Schiappa, de Gabriel Attal, Gisele de Halimi et de la DILCRAH (Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT). La FIDL soutenait les projets pédagogiques des lauréats réalisés dans le cadre scolaire ou non dans les domaines culturel, artistique, sportif ou culturel. Plus de 70 dossiers de candidature avaient été soumis. Cinq groupes de jeunes de moins de 25 ans avaient été récompensés pour leurs jardins pour la paix et la mémoire, leurs courts-métrages, ou l’organisation de rencontres avec des rescapés des camps.
Hélène Cénat