Réforme du lycée : le ministère répond aux critiques, le SE-UNSA dénonce, la PEEP pose ses conditions
Paru dans Scolaire le lundi 04 février 2019.
Le ministère de l'Education nationale répond aux critiques sur la réforme du baccalauréat général et technologique. dans une note publiée ce week-end, il fait notamment valoir que les élèves n'ont aujourd'hui accès "qu’aux enseignements proposés dans la série qu’ils choisissent" alors qu'avec la réforme, ils pourront choisir "parmi tous les enseignements proposés dans leur établissement". Aujourd'hui, seuls "84% des lycées publics offrent les 3 séries", L, ES et S, et que l'an prochain, "92% des lycées publics proposeront au moins 7 enseignements de spécialité", le gain étant également net pour les établissements défavorisés.
Alors qu'aujourd'hui, seuls 4 % des élèves étudient les Arts, "44% des établissements publics proposeront l’enseignement de spécialité Arts". Enfin, tous les élèves de 1ère et terminale suivront un enseignement scientifique contre 52 % actuellement et tous les élèves de seconde suivront un enseignement de Sciences économiques et sociales
Le ministère rappelle que la réforme crée des enseignements nouveaux et assure qu'elle favorise le développement de "l’offre des enseignements les moins courants", langues et cultures de l’antiquité, numérique et informatique notamment. "Courant février", l’ONISEP publiera "une carte unifiée des enseignements de spécialité". L'office a déjà développé "Horizons2021". Le ministère renvoie également au site "Quand je passe le bac" (ici).
Pour sa part, le SE lance un cri d’alerte" au vu des moyens d’enseignement qui "sont actuellement en cours de distribution dans les établissements". Selon les informations dont il dispose, il estime que "les dotations sont insuffisantes pour proposer des combinaisons variées au choix des élèves, dépasser la hiérarchisation des filières existantes (L, ES, etc.) et remettre en cause la primauté du bac général scientifique".
Il ajoute que "la carte des spécialités présentée dans les académies peine même parfois à assurer la reproduction des filières actuelles, sans réussir à favoriser les établissements peu attractifs, qu’ils soient en milieu rural ou milieu urbain". Il rappelle de plus sa dénonciation de la diminution du nombre des postes mis aux concours et il considère que "les futurs programmes regardent surtout vers le passé", qu'ils sont "cloisonnés, parfois en recul sur la recherche universitaire, trop lourds en contenus" et qu'ils devront "être revus très vite". L'organisation syndicale demande au Gouvernement de surseoir à la mise en place de la réforme.
De son côté, la PEEP voudrait avoir la certitude que chaque jeune pourra "avoir accès aux enseignements qu'il (aura) choisis, quel que soit le territoire dans lequel il évolue". Les parents d'élèves demandent que le projet d'un élève "ne soit pas à la merci d'une dérogation ou d'un problème de mobilité, comme c'était le cas avant la réforme", que "des conventions soient établies entre les établissements afin de garantir la possibilité de choix des élèves", que leur mobilité "soit facilitée, notamment par le biais d’internats, d’une offre de transports judicieuse et accessible, d’une organisation adéquate des emplois du temps".