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Elèves à haut potentiel: les recommandations de la mission flash (Assemblée nationale)

Paru dans Scolaire le mardi 22 janvier 2019.

Plus que de nouveaux dispositifs, il faut "créer une nouvelle dynamique" autour de la précocité. D'ailleurs, plutôt que d' "enfants intellectuellement précoces", mieux vaudrait parler d'enfants "à haut potentiel", estiment Marie-Pierre Rixain et Frédérique Meunier. Les deux députées ont présenté conjointement à la Commission des affaires culturelles, ce 22 janvier, les conclusions des missions "flash" titrée "Précocité et troubles associés : quelle prise en charge à l’école ?", dont elles sont rapporteures.

Elles estiment que ce sujet est "trop méconnu", qu'il faut sortir de nombreux préjugés sur cette partie de la population, 2,3 %, qui a plus de 130 de QI au test Wisc-V, mais qui est pourtant, parfois, en difficulté dans un système scolaire qui "a peut-être tendance à vouloir normaliser les enfants". Leurs premières préconisations porte donc sur la formation, initiale et continue, et la sensibilisation des personnels, enseignants et personnels de direction, sur le modèle du module mis en place par l'ESPE en Seine-et-Marne. Ils disposeront ainsi d'éléments pour un pré-diagnostic et pour orienter l'élève vers un psychologue. Encore faut-il que les médecins et les Psy-EN soient eux-mêmes formés à cette problématique, tous ne sont pas en mesure de faire passer le test de QI, et qu'ils soient suffisamment nombreux puisque la passation prend au moins 3h.

Certes, et les deux députées s'en félicitent, on trouve dans chaque académie un "référent précocité", mais ceux-ci disposent de moyens en temps très divers, et elles insistent pour que l'Education nationale parvienne "à un maillage juste et adapté". Elles évoquent également les dispositifs mis en place dans les deux collèges parisiens qu'elles ont visités, Janson de Sailly et Georges Brassens, notamment un système de tutorat par des enseignants formés, dont on peut souhaiter la généralisation d'autant qu'il profite aussi aux autres élèves qui rencontrent des difficultés. Mais elles insistent aussi sur la nécessaire continuité de l'attention à ces élèves, de la maternelle au lycée, alors que seul le niveau collège semble concerné actuellement. Pour ces enfants doit être mis en place un PPRE (programme personnalisé de réussite éducative) comme pour tous les élèves qui rencontrent des difficultés, même si, elles le répètent, "la précocité n'est pas un handicap".

Elles évoquent leur rencontre avec un de ces enfants qui, élève de 5ème, suivait le programme de mathématiques de "maths spé" et plaident pour un système scolaire plus ouvert. Si un élève de 5ème veut suivre le cours de 3ème, indépendamment de son potentiel, on lui dit :" Tu veux y aller, tu vas y aller". Marie-Pierre Rixain et Frédérique Meunier, manifestement impressionnées par ce que cette mission leur a permis de découvrir, doivent rencontrer prochainement le ministre de l'Education nationale pour le sensibiliser à cette question, et elles se promettent d'apporter des éléments au débat sur le projet de loi "pour une école de la confiance".

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