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"#Pas de vague" : au Sénat, la discussion de projet de loi "pour une école de la confiance" sera l'occasion de prolonger le débat

Paru dans Scolaire le mardi 25 décembre 2018.

"Si elle est une réaction viscérale à un fait divers, la mobilisation #PasDeVague met en exergue des lacunes profondes et connues de longue date de notre système éducatif", estime la sénatrice Catherine Morin-Desailly dans le "rapport d'information" déposé le 19 décembre au nom de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication et titré "#PasDeVague : la détresse des enseignants face à la violence scolaire". Ce document, d'une cinquantaine de pages comprend, outre les interventions des élus, le verbatim des auditions des porte-parole des syndicats de personnels de direction, Pascal Bolloré et Cédric Carraro pour le SNPDEN-UNSA, Cyrille Roger pour ID-FO et Catherine Nave-Bekhti pour le SGEN-CFDT, de Benjamin Moignard, maître de conférences en sociologie à l’ÉSPÉ de Créteil et membre du conseil scientifique de l’Observatoire international de la violence à l’école (voir ToutEduc ici) et celles de 5 enseignants qui témoignent sous couvert d'anonymat, qui vont dans le sens du "hashtag" et qui "ébranlent" les sénateurs.

En voici un extrait significatif, Marie L. est agrégée de lettres modernes : "J’ai témoigné en raison du mal-être visible dans les salles des professeurs, professeurs en souffrance qui s’expriment de moins en moins avant de disparaître, faute de solution de l’administration. J’ai appris (au cours de mes études, ndlr) à réaliser des traductions d’ancien français, de moyen français, de latin. Je n’ai pas appris à gérer les 'sale pute' ou autres violences."

Catherine Morin-Desailly liste ces "lacunes" du système scolaire :

"- la solitude et l’isolement des professeurs comme des personnels de direction face aux difficultés, liées à un manque d’accompagnement dans une structure hiérarchique verticale où le collectif a peu de place ;

- un système d’affectation des enseignants lourd, complexe, frustrant et injuste, qui se fait au détriment des enseignants les moins expérimentés et des établissements les plus en difficulté, qui connaissent dès lors un taux de rotation élevé des équipes éducatives ;

- plus globalement, une gestion des ressources humaines qui reste une gestion de masse, purement formelle et centralisée (...)

- une formation initiale des professeurs qui ne les prépare pas à l’exercice du métier ;

- une formation continue insuffisante en volume, car tributaire des capacités de remplacement, et qui, lorsqu’elle existe, ne correspond pas aux besoins des professeurs."

Elle ajoute que "la revalorisation du métier (...) est une priorité forte de la commission" et que l’examen du projet de loi "pour une école de la confiance" sera l’occasion pour la commission "de tenter de répondre à ces enjeux".

Le rapport est téléchargeable ici

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