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Le CSE qui se prononce sur les programmes fait l'objet d'incidents et de votes négatifs

Paru dans Scolaire le mercredi 19 décembre 2018.

Les représentants du SNES ont quitté, en fin de matinée, la séance du Conseil supérieur de l'éducation, réuni depuis hier 18 décembre pour l'examen des projets de programmes pour l’ensemble des disciplines d’enseignement du futur lycée général et technologique des classes de seconde et de première. Selon le ministère, les projets du Conseil supérieur des programmes ont été soumis à consultation : "À la lumière des remontées de cette consultation, quelques ajustements ont été apportés à certains textes." 

Interrogée par ToutEduc, Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du syndicat FSU du 2nd degré dénonce les conditions d'examen des textes. "Rien n'était préparé. "Sur les nouvelles disciplines comme les humanités, qui supposent un partage des tâches entre enseignants de français et de philosophie, "nous n'avons pas eu de réponse", les inspecteurs généraux représentant les disciplines n'étant pas là, "on nous dit 'nous n'avons pas d'experts pour vous préciser les conditions de mise en oeuvre' qui seraient, nous dit-on, 'évolutives'. Lorsque j'ai demandé à Jean-Marc Huart (le directeur général de l'enseignement scolaire, ndlr) à avoir communication des résultats de la consultation des enseignants, il m'a répondu 'on vous les donnera' et nous n'avons eu droit qu'à des généralités." La responsable syndicale dénonce "la culture du secret".

La critique des programmes

Il semble qu'au minimum le programme de mathématiques pour l'enseignement de spécialité fasse l'unanimité contre lui. A noter d'ailleurs que le SE a demandé son retrait de l'ordre du jour, ainsi que ceux de l'enseignement de spécialité "Humanités, littérature et philosophie", "enseignement scientifique commun", "enseignement moral et civique", "enseignement numérique et technologie" en classe de seconde. Le syndicat UNSA des enseignants considère que "ces projets nécessitent des échanges supplémentaires pour qu’ils puissent répondre de manière satisfaisante aux objectifs qui leur sont assignés dans la réforme du lycée".

En ce qui concerne le syndicat FSU du 2nd degré, il appelait à une journée de mobilisation contre les réformes. Divers témoignages ont fait état des conditions de travail et d'une diminution des possibilités de choix offertes aux élèves. C'est ainsi que la carte des spécialités de l'académie de Besançon a fait l'objet, hier 18 décembre, d'un vote négatif unanime du CTA (comité technique académique). Le représentant du syndicat indique que la DGH (les dotations en heures des établissements) pour l'enseignement technique a été calculée sur la base de 36 élèves par classe au lieu de 30. Un lycée de l'Essonne qui avait trois classes de première et 70 élèves voit sa dotation réduite à deux classes et il n'aura pas les spécialités "humanités" ni "langues et cultures étrangères"...

En ce qui concerne les sciences économiques et sociales, l'APSES qui réunit les enseignants de cette discipline, explique que la seule modification apportée "concerne l’ajout de l’étude des critères de construction des Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS)", une avancée "qui est loin de répondre aux défauts majeurs de conception de ces projets de programmes", dénoncés par quelque 6 000 signataires d'une pétition de l’APSES, "dont plus de 500 universitaires en sciences sociales parmi lesquels Thomas Piketty, Florence Jany-Catrice, Stéphane Beaud, Eve Chiappello, Yves Deloye ou encore Pierre-Cyrille Hautcoeur". Il est notamment reproché à ces programmes de laisser "peu de place au pluralisme et à la pluridisciplinarité" alors qu'ils sont "volumineux et excessivement techniques" et qu'ils accordent "une place conséquente à la microéconomie au détriment de la macroéconomie".

A noter également les doutes de l'association EPI (Enseignement public et informatique) sur "la faisabilité de la réforme du lycée, ses conséquences et ses véritables objectifs". Elle évoque une "contradiction" entre "une bonne nouvelle", l'informatique devient discipline scolaire, "et le cadre dans lequel elle intervient". Elle dénonce "les tergiversations" du ministère qui ne lance pas la créaton du CAPES et de l'agrégation correspondants.

Les votes comptabilisés par Claude Lelièvre

Selon Claude Lelièvre, hier a été voté par 49 voix contre 4 un voeu de moratoire. Ensuite, seul le programme de physique-chimie de seconde a été adopté (16 voix pour et 4 contre. "Le programme de français a été rejeté par 41 voix contre deux voix pour (Apel et Spelc). Celui d'humanités ''HLP'' n'a obtenu qu'une voix (Spelc) et 40 contre. Le programme d'EMC n'a reçu aucune voix favorable et 41 contre. Celui d'histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques n'a obtenu que 3 voix (Fage, Apel) et 40 contre. Le programme de SES de seconde a été rejeté par 50 voix (aucune voix favorable), un record. Celui de première a obtenu 48 voix contre (aucune pour). Le programme d'EPS a été rejeté par 38 voix contre (aucune favorable). Le programme de mathématiques de seconde a reçu 6 voix favorables (Snalc) mais 32 contre. Celui de première technologique a été refusé par 21 voix (7 votes favorables)" (ici).

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