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L'Ecole a des difficultés à penser le corps des élèves, et celui des enseignants (dossier de l'IFE)

Paru dans Scolaire le mardi 11 décembre 2018.

"Le corps fait-il partie de l’être à éduquer ou en est-il un accessoire qui l’accompagne ?" s'interroge Marie Gaussel dans le dernier dossier de veille de l'IFE (Institut français de l'éducation). Elle constate que "la question du corps à l’école parait souvent négligée dans la littérature de recherche", qu'il s'agisse des élèves ou des enseignant.e.s qui ne sont pourtant pas de purs esprits.

Les préoccupations peuvent sembler triviales. Jusqu’à l’Entre-deux guerres, "ce sont des préoccupations hygiénistes (aération des locaux, ouvertures sur l’extérieur) qui orientent la construction des locaux scolaires". L'accent est mis ensuite "sur la capacité d’accueil des locaux d’enseignement". "Au cours des années 2000, lorsque le concept de bienêtre fait son apparition, des améliorations sont apportées et l’attention se porte sur la qualité de vie et son impact sur la motivation et les performances scolaires", mais les problèmes liés à l’utilisation des sanitaires restent prégnants. "Les élèves portent le plus souvent un jugement très négatif sur les sanitaires", hygiène, intimité et sécurité posant question.

Les élèves seraient-ils des zombies ? "L’élève ne doit pas bouger. Il ne peut s’exprimer oralement sans permission ni physiquement. Son corps est éduqué à la norme scolaire où seul l’intellect est valorisé. Toute pulsion corporelle, parfois source d’embarras ou de punition, doit être prohibée et maitrisée (...) Si l’EPS est la discipline d’enseignement ayant pour objet le corps en mouvement, le corps à l’arrêt ou immobile n’est pas ou rarement mentionné."

 Quant à l'enseignant.e, il "se présente comme un personnage de théâtre, dont la véritable personnalité est dissimulée derrière un masque". Et pourtant, les acteurs du système scolaire s’accordent sur l’importance du corps de l’enseignant.e, sur sa présence physique : "Plus l’enseignant.e est proche, plus l’élève concentre son attention, plus elles et ils sont motivés. La proximité a pour effet de capter l’attention de l’élève".

Au collège, "les enseignant.e.s se sentent souvent démuni.e.s" face aux problématiques de l’adolescence et aux changements corporels qui sous-tendent l’accès à la sexualité tandis que les collégiens cherchent à "se distancier des pratiques vestimentaires des enfants et des adultes" et à "respecter les prescriptions vestimentaires de genre, condition de leur intégration sociale". Quant à "la mise en scène du corps sur les réseaux sociaux", elle apparaît "comme une façon de faire fructifier le capital social et non pas comme une renonciation inconditionnelle à la vie privée", contrairement à ce que croient les adultes.

"Que fait le corps à l'école ?", dossier de veille n° 126, par Marie Gaussel, ici

 

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