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Que reste-t-il de la réforme du collège ? L'analyse d'Education et Devenir

Paru dans Scolaire le lundi 19 novembre 2018.

"Malgré l’abandon de plusieurs points non négligeables de la réforme (du collège), on peut indiquer globalement que celle-ci reste profondément ancrée dans la pratique des enseignants. Elle a vraiment été très structurante, d’où l’impossibilité de l’abroger totalement, visiblement." Ce témoignage d'une principale donne la tonalité du dossier du dernier numéro des Cahiers d'Education & Devenir. L'association avait lancé un appel à ses membres personnels de direction : "Pourriez-vous réaliser un état des lieux synthétique de la rentrée scolaire dans votre collège, telle que vous l’avez perçue ?"

Globalement très favorables à cette réforme, leurs réponses ne donnent sans-doute pas une image parfaitement objective et neutre des réalités du terrain, mais elles permettent néanmoins de s'en faire une idée assez précise et documentée. Elles témoignent du "caractère global et massif de cette réforme" qui a "transformé la pratique des enseignants". Les mesures prises par Jean-Michel Blanquer, la suppression des thématiques transversales des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) et le rétablissement des classes bilangues ne semblent pas avoir "sonné le glas de la réforme", estime l'association pour qui "l’essentiel reste intact : un socle commun qui s’appuie sur un référentiel ayant pour objectif de valider l’acquisition des compétences fondamentales pour tous les élèves."

Ses membres se souviennent "que cette réforme a été mise en place d’un seul tenant à la rentrée 2016, sans aucune montée en charge progressive, ce qui a surpris, déstabilisé, parfois donné une impression agressive, et qui s’est montré, in fine, véritablement efficace (...) Les équipes ont finalement, parfois à contrecoeur, décidé d’investir cette réforme" qui "ne fait plus débat" dans la plupart des salles des professeurs.

Un personnel de direction signale cependant que dans son établissement, "les mesures d’assouplissement proposées depuis un an ont conduit les enseignants à oublier les éléments essentiels et constitutifs de la réforme". Un autre évoque "un groupe minoritaire d’enseignants nostalgiques des classes de niveaux, des horaires autrefois attribués à leurs disciplines ou des sections européennes disparues, mais ils ont perdu le leadership dans l’établissement ".

En ce qui concerne le conseil école-collège, "il fonctionne partout mais avec des implications plus ou moins importantes des acteurs et des effets jugés souvent positifs mais touchant de façon inégale le coeur des apprentissages".

 La mise en place des EPI a produit "des effets positifs" mais "l’assouplissement offert a réduit l’engagement des professeurs, certains ne s’investissant que sur la base des affinités entre enseignants ou de projets particuliers (...). Il existe par contre des collèges où les EPI ont conservé toute leur place, ayant fait la preuve du sens, du renforcement des enseignements impliqués, de la mise en projet des élèves, de la motivation de ces derniers devenus plus actifs et autonomes."

L’accompagnement personnalisé "est installée partout, sous des modes divers" et "c’est la partie de la réforme qui a le plus fait évoluer les pratiques des enseignants. La co-intervention ou le co-enseignement sont fréquemment cités comme des modalités d’accompagnement personnalisé."

Les parcours éducatifs, parcours avenir, parcours citoyen, parcours artistique et culturel, parcours santé sont très diversement mis en place: "Cela va de parcours formalisés avec des indicateurs et intégrés au projet d’établissement à des parcours évoqués mais non formalisés, voire absents."

Les réponses témoignent encore "d’une avancée significative d’une approche par compétences des apprentissages et des évaluations". Les classes de 6ème ont "le plus souvent opté pour l’abandon des notes". Une principale commente : "certains enseignants y restent farouchement opposés. Mais de nombreux autres y sont cependant favorables. On espère, par effet d’entraînement, pouvoir progressivement toucher les autres niveaux. Ce qui est à noter, c’est que plus personne n’ose dire qu’il ne sait pas évaluer par compétences. Certains disent qu’ils ne veulent pas, mais pas qu’ils ne savent pas."

Le site d'Education & Devenir ici

 

 

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